Producteur de cacao à Divo -Expert cacao au comité européende normalisation.
1 - En plus de la chute de la production mondiale, peut-on craindre un « effet Brexit » sur le prix du cacao ?
Le prix de la tonne du cacao étant fixé en livre sterling, si cette devise chute du fait du Brexit de la Grande Bretagne, les conséquences peuvent obliger le gouvernement à revoir ses prévisions. S’il y a détérioration des termes des échanges, les pays africains qui dépendent des économies européennes peuvent subir des conséquences négatives.
2 - L’apport du Centre national de recherche agronomique (CNRA) pour la régénérescence des plantes de cacao peut-il permettre de faire repartir la production ivoirienne ?
Je dirais non. Quand je vais au CNRA pour régénérer mon verger, le matériel végétal que je reçois ne me permet de mettre en valeur que deux hectares. Et la plupart des planteurs ne reçoivent du matériel que pour un hectare ou la moitié. C’est insignifiant.
3 - Quelles solutions peut-on envisager pour les planteurs ?
Il faut mettre en place une politique de flottement pour protéger le planteur. Il s’agit de faire en sorte qu’il y ait des centres d’achat connectés directement à la bourse de Londres, de sorte qu’on ait un prix unique pour la Côte d’Ivoire. Seules les multinationales ou les coopératives agréées auront le droit d’acheter le cacao. Il appartiendra ainsi au producteur de décider de la période et du prix auxquels il souhaite vendre son produit. Cela facilitera l’identification des producteurs et permettra une lisibilité de sa quotité pour lui permettre d’avoir un crédit.