Malgré l’attentat qu’elle a connu, la cité balnéaire de Grand-Bassam continue d’être une destination touristique très prisée. Mais, à côté, Jacqueville, avec son célèbre pont, est devenue elle aussi un point de ralliement pour les Abidjanais.
Désormais, hormis Assinie et les autres plages de la Côtière (Grand-Lahou, Grand-Béréby, San-Pedro), tout près d’Abidjan, deux plages très connues se livrent depuis quelques années une bataille : Jacqueville et Grand-Bassam. Ces deux villes historiques, avec des atouts touristiques certains, offrent le meilleur aux touristes. Chacune jouant de son charme particulier.
Jacqueville, une nouvelle destination La ville de Jacqueville est en voie de connaitre un développement plutôt fulgurant depuis l’inauguration du pont Philippe Grégoire Yacé, en mars 2015. Cette localité, qui auparavant n’était accessible que par voie lagunaire, à l’aide de barques, l’est depuis par voie terrestre, à moins d’une heure d’Abidjan. Avec ses 75 kilomètres de plages bordant l’Océan Atlantique, ses 150 kilomètres de berges lagunaires, le village lacustre de Tiagba et les lacs de Jacqueville et d’Abreby, cette presqu’île a un potentiel touristique indéniable à proposer. C’est une nouvelle attraction pour les Abidjanais soucieux de se déstresser et les touristes européens. L’envie de découvrir ce nouveau « spot » ne peut que donner le sourire à son maire, Joachim Beugré, qui confie accueillir chaque week-end des milliers de personnes. Cependant, selon le Président des hôteliers et restaurateurs de Jacqueville, Pierre-Marie Loboué,le manque criard d’infrastructures hôtelières constitue un véritable handicap pour la cité balnéaire. Un déficit que compte combler l’État, au travers du Fonds de développement touristique, qui va lancer les travaux de construction du complexe hôtelier « Le Relais Paillote », d’une capacité de cinquante chambres, uniquement des bungalows, dans le village de Djacé. Il sera bâti sur 4 hectares, avec une piscine d’eau de mer, des aires de jeux et des espaces verts. Ce projet écologique ouvrira une nouvelle ère, tant pour la ville de Jacqueville que pour le tourisme ivoirien.
Grand-Bassam à la traine ? L’attentat du 13 mars 2016 est presque un lointain souvenir, mais la relance est encore timide. « On tourne entre 20 et 25% de taux de remplissage. Et nous sommes bien loin d’un taux qui permettrait la rentabilité de nos affaires », déplore le Vice-président de l’Association des hôteliers, restaurateurs et agents de tourisme (HOREST) de Grand-Bassam, Daniel Bréchard. Seule ville balnéaire de Côte d’Ivoire inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Grand-Bassam semble ne plus être une destination autant prisée qu’avant. Outre la psychose de l’attentat, d’autres facteurs en sont responsables, notamment l’insalubrité des plages. Face à toutes ces difficultés, un « Plan Marshall » est vivement souhaité par les opérateurs touristiques.
Anthony NIAMKE