Côte d’Ivoire : Qui joue les médiateurs ?

Il y a quelques mois, la Côte d’Ivoire célébrait son 60ème anniversaire. Proclamée âge de la sagesse, cette période a notamment servi de sonnette d’alarme pour appeler les Ivoiriens à plus de maturité avec l’approche de la présidentielle. Hélas, une maturité qui ne s’est quasiment jamais vue en plusieurs décennies de crise. En Côte d’Ivoire, le linge sale ne se lave pas en famille, mais au dehors.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a du pain sur la planche en ce moment. Partagée entre la crise au Mali, celle en Guinée et les problèmes de la Côte d’Ivoire, c’est une CEDEAO qui pourrait être encore plus sollicitée avec le scrutin en approche au Burkina Faso et celui qui pointe son nez au Ghana. Si l’Afrique de l’Ouest est un terrain chaud ces derniers mois, il est clair que chaque pays a sa particularité. Au Mali et au Sénégal, par exemple, les leaders religieux sont impliqués dans le règlement des conflits. Et ils n’hésitent pas à s’afficher en véritables leaders, drainant du monde. Dans le contexte ivoirien, c’est différent. Les guides religieux sont certes sollicités, mais pas avec la même implication. Chaque fois que les Ivoiriens ont été embourbés dans une crise, la communauté internationale a toujours été le premier recours, le médiateur ultime. Difficile de trouver des voix au-dessus de la mêlée et jouissant de la confiance de tous les bords.

Crise « Est-ce qu’on ne peut pas régler nos propres problèmes entre nous ? Je pense que si. C’est ce qui va déterminer notre maturité. Les gens qui viennent régler nos problèmes à notre place ne gardent pas une bonne image de nous », regrette Satigui Koné, le Président de la Fédération des ONG de développement de Côte d'Ivoire (FEDOCI). Une pensée que Bertin Konan Kouadio, alias KKB, le candidat indépendant à la présidentielle, avait partagée il y a quelques semaines, lorsqu’il demandait si le génie ivoirien n’était pas mort avec la mémoire de l’ancien chef de l’État Félix Houphouët-Boigny. Depuis 2002, différents pays, les anciens chefs d’État africains, l’Organisationsdes Nations unies, les structures ouest africaines alternent médiations et conciliabules en Côte d’Ivoire. Et l’opposition ivoirienne n’a pas hésité à faire appel à la communauté internationale dans ses dernières sorties. Pour sa part, le RHDP tente coûte que coûte de rassurer la même communauté internationale, comme dans un jeu de séduction pour voir qui convaincra le mieux. Malheureusement, à chaque élection, les mêmes médiateurs défilent et gagnent ou perdent en confiance selon la position des différents acteurs.

Raphaël TANOH

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