Devenir objet de convoitises, non seulement pour le tourisme mais surtout pour les investisseurs. C’est l’objectif que se sont fixées les autorités ivoiriennes. À coups de réformes et de politiques de séduction à l’international, la Côte d’Ivoire veut reprendre sa place de leader africain.
Depuis 2013, d'importantes réformes structurelles et sectorielles ont été entreprises. Objectif : rendre l'environnement des affaires plus attractif, en vue d’attirer les investisseurs. Quelques aspects de ces réformes ont porté sur le renforcement des infrastructures économiques, notamment les investissements pour la réalisation des routes, autoroutes, ports, aéroports, transports urbains, électricité ou TIC. Des réformes qui s'inscrivent dans le cadre plus global du Doing Business et s'étendent aux réformes institutionnelles, dont l'amélioration de la gouvernance, la transparence et la justice. « Le climat des affaires est beaucoup plus propice aujourd’hui en Côte d’Ivoire et c’est un atout », indique Satigui Koné, Président de la Fédération des ONG de développement en Côte d’Ivoire (FEDOCI). Grâce à ces efforts, le pays a figuré, depuis 2013 et 2014, dans le top 10 des meilleures Nations réformatrices au monde dans les classements du rapport Doing Business. « La Côte d'Ivoire est un pays qui fait beaucoup d'efforts en matière de réformes », a reconnu récemment Aliou Maïga, Directeur de la SFI pour l'Afrique de l'ouest et centrale. Pour lui, c’est la résultante de l'attractivité que le pays exerce sur les investisseurs au niveau international. Une bonne santé qui avait déjà été annoncée par Quantum Global Reearch Lab en 2018. Dans les résultats de son indice d’investissement en Afrique pour l’année 2019, il classait la Côte d’Ivoire, 5ème pays d’Afrique le plus prisé par les investisseurs étrangers.
Attractivité Les défis sont encore nombreux. Du moins selon les principales organisations patronales du pays. « L'accès au financement pour les entreprises est encore insuffisant, la gouvernance économique et commerciale reste à renforcer, l'assiette fiscale doit être élargie pour que la pression fiscale soit davantage équilibrée », ont énuméré il y a quelques semaines la Confédération des grandes entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI, le Patronat), l'Union générale des entreprises industrielles (UGECI) et la Chambre de commerce européenne en Côte d'Ivoire (Eurocham). Mais la Côte d’Ivoire vise plus haut : se classer parmi les 50 premières économies du monde où il est bon investir. Et le gouvernement ivoirien, selon le ministre de l'Économie et des finances, veut dans ce cadre accélérer son processus de transformation structurelle de l'économie par l'industrialisation, à travers la Charte pour l'amélioration de l'environnement des affaires. Un combat qui passera obligatoirement par la lutte contre la corruption, où les chiffres ne sont pas encore très encourageants.
Raphaël TANOH