La question identitaire n’est plus seulement un sujet national. C’est au niveau sous-régional que les autorités veulent désormais régler le problème.
Tout comme la Côte d’Ivoire, de nombreux pays de la sous-région se sont mis en mode CEDEAO. Du moins en ce qui concerne la production de leurs cartes nationales d’identité. On le sait, après le Sénégal et le Mali, le Parlement du Burkina Faso a adopté fin 2017 la nouvelle carte biométrique CEDEAO. Un document qui devrait être généralisé dans le pays en 5 ans. L'utilisation de la carte d'identité biométrique de la CEDEAO avait été décidée lors de la 46ème session ordinaire de la Communauté, tenue à Abuja, au Nigeria, le 15 décembre 2014. Avec les nouvelles exigences africaines et la question sécuritaire qui devient de plus en plus mondiale, il s’agit pour les 15 États membres de mettre en place un document sécurisé, moderne, qui permettra de voyager dans l'espace communautaire, en conformité avec les mesures instaurées par la CEDEAO.
Mobilité interrégionale La carte d'identité biométrique facilitera la mobilité interrégionale au moyen d'un titre sécurisé permettant de lutter contre les trafics et migrations illicites et de répondre aux enjeux actuels de sécurité. À long terme, elle sera équipée d'une puce contenant les filiations et informations biométriques de son détenteur. Elle devrait faire office au sein de la CEDEAO de carte d'identité, de carte de santé, de permis de conduire... Elle permettra également aux États d'avoir un fichier centralisé des habitants de l'espace communautaire et de gérer plus efficacement les flux humains en son sein. Non seulement la Communauté veut faciliter la libre circulation des personnes et des biens, mais elle veut également mieux contribuer à la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. En 2016, la conférence avait recommandé de mettre le document en circulation à partir de 2016. Une date qui n’a pas été respectée. Pour le moment, le Sénégal est le premier et le seul pays à avoir mis en place les structures pour un démarrage effectif de la fabrication des cartes d'identité CEDEAO. Au Mali, la capitale a abrité les 7 et 8 novembre dernier les travaux de la réunion de suivi des experts de la Communauté. L’occasion pour le pays de faire le point sur son programme de production de cartes biométrique CEDEAO. À l’issue d’un accord entre le ministre en charge de la Sécurité et celui des Affaires sociales, la Mali a décidé de coupler la carte d’identité nationale aux prestations assurées par sa caisse nationale d’assurance maladie. Il faudra du temps à la sous-région pour maitriser entièrement ce processus. La CEDEAO propose donc son assistance à chacune des étapes de mise en œuvre aux pays membres.
Raphaël TANOH