Représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Côte d’Ivoire.
1 - Quel est l’état actuel de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire ?
Pour dire vrai, la liberté de presse en Côte d’Ivoire est réelle, parce que cela se mesure à travers la floraison des journaux d’opinion. Et de ce point de vue, la kyrielle de journaux d’opinion diverses est rassurante. Mais, quand on prend en compte certains détails, nous sommes amenés à relativiser les choses. Car aujourd’hui, ce sont les journalistes qui s’autocensurent, de peur de subir des représailles. Nous sortons d’une crise où la situation est encore sensible.
2 - Quel regard portez-vous sur le nouveau projet de loi?
Sans entrer dans le fond, déjà le fait d’exclure les gardes à vue et les détentions préventives pour tout ce qui est lié aux délits de presse est salutaire. Dans la pratique, nous avons constaté que depuis 2004, après la première loi sur la presse, les autorités ont profité d’un vide pour mettre des journalistes en garde à vue ou en détention préventive, pour tout ce qui est délit de presse.
3 - Que faut-il encore éclaircir au niveau juridique ?
Il reste à voir, dans ce cas de figure, ce qui reste condamnable. Car jusqu’à présent, il y a un flou entre le délit de presse et le délit par voie de presse. Le délit par voie de presse est encore objet de discussion entre les pouvoirs et les organisations professionnelles de journalistes. Car dans ces deux cas, il y a des définitions différentes du point de vue du droit. Il faut éclaircir cette question.