Ils ne sont pas nombreux ces footballeurs qui, après avoir mouillé le maillot en sélection nationale, accèdent à la présidence de la fédération de football de leur pays ou au niveau continental. Et les quelques élus ne réussissent pas toujours.
Les exemples ne sont pas nombreux. Sur le continent africain, l’on en compte un seul. Au niveau européen, moins de cinq. Mais ils ont connu chacun des destins différents. L’on note que, pour la plupart, ils n’ont pas terminé leur mandat. Souvent suspendus pour des affaires de corruption, leur bilan à la tête des fédérations n’est pas très reluisant.
Mandats interrompus Ballon d’or africain en 1998, le Zambien Kalusha Bwalya, est pour l’heure le premier et le seul footballeur africain à avoir dirigé une fédération nationale de football. Après avoir été Vice-président de la fédération zambienne, il en est élu Président en 2008 et remporte la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), en 2012 au Gabon. Mais, en 2018, après dix ans à la tête de la fédération, il est suspendu par la Fédération internationale de football amateur (FIFA). Il est cité dans affaire de corruption et suspendu pour deux ans de toute activité liée au football, au niveau national et international, avant d’être blanchi en janvier 2019. En Europe, l’exemple le plus connu est celui de Michel Platini. Conseiller spécial de l’ancien Président de la FIFA Joseph Blatter en 1998, l’ex meneur de jeu de l’équipe de France devient Vice-président de la Fédération française (FFF) en janvier 2001. Devenu devient Président de l’UEFA en 2007 et réélu en 2011 et en 2015, sa carrière prend un coup de frein après les révélations sur une vaste opération de corruption. Suspendu de ses fonctions en octobre 2015, ainsi que de la Commission d’éthique de la FIFA, il est privé de toute activité en relation avec le football durant huit ans. Le 24 février 2016, la Cour d’appel de la FIFA réduit sa suspension à six ans, puis à quatre en 2016, avant de l’innocenter en mai 2018. Ce qui fait dire à ses proches que toutes ces manœuvres visaient à l’écarter de la course présidentielle à la FIFA. Autre exemple, celui du Croate Davor Suker. Meilleur buteur de l’édition 1998 de la Coupe du monde, il est élu à la tête de la fédération de football croate depuis 2012. En Bulgarie, l’ancien capitaine et gardien de l’équipe nationale Borislav Mihaylov, recordman des sélections en équipe nationale (102), a dirigé la fédération de football de son pays avant de rendre sa démission suite aux incidents de cris racistes du match Bulgarie - Angleterre pour la qualification à l’Euro 2020.
Yvann AFDAL