En même temps que le pays désire figurer sur la liste du patrimoine culturel de l’UNESCO, il faudra pour la Côte d’Ivoire mettre en place une réelle politique de préservation de ses lieux touristiques, notamment à l’ouest du pays.
La région du Tonkpi regorge des meilleurs sites touristiques du pays. Le plus attractif, qui reçoit plus d’un million de visiteurs chaque année, est celui des cascades naturelles de Man - Zadepleu. En 2017 et 2018, la Direction régionale du Tourisme, à travers un fonds mis à sa disposition par la tutelle, a initié des travaux de valorisation, avec un investissement de 120 millions de francs CFA. Aujourd’hui, le site a été rétrocédé à la Direction régionale du Tourisme pour la finition de la réhabilitation. Malgré les nouvelles infrastructures, l’on peine à attirer des opérateurs économiques pour occuper les magasins construits par le ministère, via sa direction régionale. Ces derniers attendent que l’on fasse des cascades naturelles une véritable source de revenus, en dehors des recettes des entrées.
Dent de Man Le Mont Tonkpi, le plus haut sommet de la Côte d’Ivoire après le Mont Nimba, compte nombre d’infrastructures, telles que le centre émetteur de la RTI, cédé à la Société nationale de télédiffusion, et la villa de villégiature des gouverneurs coloniaux, rétrocédée à l’État de Côte d’Ivoire. Mais, là aussi, il y a un besoin de réhabilitation. L’accès au site, par exemple, est difficile. La villa des gouverneurs, construite il y a plus d’un siècle, souffre d’une insuffisance d’entretien. À la Dent de Man se pose le même problème qu’au Mont Tonkpi : les voies d’accès sont très dégradées. Au pied de la Dent de Man se trouvent les cascades de Glongoin, un site naturel pittoresque qui a lui aussi besoin d’être aménagé. Le site des chutes d’eau de Goba, qui offre une vue panoramiquee, est lui aussi laissé pour compte. Vers Danané et Zouan-Hounien, l’axe qui mène aux mythiques ponts de lianes de Lièpleu et Vatouo est dans un état de dégradation très avancé. Le bitume a cédé la place à la terre rouge et aux crevasses. Les pistes qui mènent aux deux villages sont gravement dégradées. Un site qui regorge de belles chutes d’eau, à Vatouo (à 100 km de Man), conserve encore son aspect naturel, mais il ne profite pas économiquement aux populations riveraines. Et c’est là l’un des drames du tourisme ivoirien. Les investissements se font rares dans le secteur et les populations riveraines sont le plus souvent tenues à l’écart de la gestion de ces sites.
Raphaël TANOH