Instance suprême du football mondial, la FIFA qui a sur sa table les dossiers de nombreux pays, pourra-t-elle dénouer au plus tôt la crise ivoirienne ?
Comptant 211 membres affiliés, la Fédération internationale de football association (FIFA), qui sort elle-même d’une crise sans précédent portant sur une vaste affaire de corruption, peine parfois à résoudre les problèmes internes aux fédérations nationales. Saisie par des clubs dans la crise que traverse la Fédération ivoirienne de football (FIF), l’instance mondiale du football a renvoyé les protagonistes dos à dos. Tout en indiquant que les problèmes évoqués par
le G42 (ensemble des clubs contestant le Comité exécutif de la FIF) méritaient d’être débattus, elle soutient qu’il n’est pas nécessaire d’organiser l’Assemblée générale extraordinaire réclamée par ces derniers. Situation qui pourrait amener à un enlisement, comme à la Fédération malienne de football (Femafoot), au Cameroun et au Bénin.
Incapacité ? La crise que vit la Femafoot est loin d’avoir trouvé une issue favorable depuis qu’elle a été suspen
due par la FIFA, après que le ministère des sports malien ait dissous le Comité exécutif de la Fédération dirigé par le général de police Boubacar Baba Diarra. Un acte qui, selon l’instance internationale de football, allait à l’encontre de l’indépendance des associations membres. Cependant, l’élection de Mamoutou Touré, en octobre dernier, à la tête de la Femafoot n’aura en rien permis la fin de la crise, puisque la FIFA, après l’échec de deux de ses missions à Bamako pour la mise à plat du problème, a
annoncé en décembre dernier la mise en place d’un Comité de normalisation (CONOR) chargé de réviser les statuts de la Fédération, puis d’organiser et de superviser les élections d’un nouveau comité exécutif d’ici le 30 avril 2018. Une situation que déplorait Mamoutou Touré, qui envisageait de recourir au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) avant de retirer finalement sa plainte et de se conformer à cette décision. Même scénario à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) qui, depuis 2015, est dans l’impasse suite à l’élection controversée de Tombi Roko à la tête de la Fédération. Ce qui a créé un imbroglio dans lequel la FIFA multiplie les actions, sans grand succès, afin de négocier une sortie de crise honorable. La Fédération béninoise de football (FBF), quant à elle, s’enlise dans la crise depuis le retrait, en 2015, de son agrément par le ministère des Sports, décision face à laquelle l’instance internationale du football n’a toujours pas trouvé de solution. Au vu de ces exemples, il y a donc matière à s’interroger sur l’efficacité de la gestion des crises par la FIFA. En tout état de cause, l’accalmie dans la Maison de verre ivoirienne n’est pas pour demain !
Ouakaltio OUATTARA