En Côte d’Ivoire, tout le monde a les yeux tournés vers 2020. Pour de nombreux observateurs, cette échéance verra assurément le renouvellement total de la classe politique. Mais avant d’y arriver, les uns et les autres affûtent leurs armes.
Ils sont du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et des deux tendances du Front populaire ivoirien (FPI), qui ont décidé de fouler au pied les consignes de la direction de leur groupement ou parti politique, pour se présenter en candidats indépendants. Ces affranchis qui, assurément, ont un autre calendrier, refusent tout compromis, convaincus d’avance de leur victoire.
À chacun son agenda
Au RHDP, l’on est en quête d’une majorité parlementaire, alors que pour Aboudrahamane Sangaré, qui dirige une aile du FPI, le boycott est une arme en vue de faire pression sur le gouvernement. « Participer à ces élections serait montrer à la communauté internationale que tout va bien en Côte d’Ivoire, alors que tel n’est pas le cas », confiait à JDA, Séraphin Yao Prao, membre de la coalition Front du refus (FDR). Les indépendants sortis des rangs du RHDP et du FDR n’entendent pas les choses de cette manière. Pour ceux issus de la coalition des Houphouëtistes, la succession du président Ouattara se prépare dès maintenant. Des cadres se disant proches de chaque prétendant au pouvoir suprême y voient un test, pour eux-mêmes et pour leur mentor. Même s’ils n’osent pas le clamer officiellement, en interne, chaque camp se prépare à engranger des élus avant d’engager la bataille à l’intérieur du RHDP. Des cadres du RDR ou PDCI ont ainsi suscité des candidatures indépendantes, selon plusieurs sources. Du côté du FDR, tout en s’appuyant sur les fissures qui apparaissent au sein du En Côte d’Ivoire, tout le monde a les yeux tournés vers 2020. Pour de nombreux observateurs, cette échéance verra assurément le renouvellement total de la classe politique. Mais avant d’y arriver, les uns et les autres affûtent leurs armes. RHDP, les indépendants pensent pouvoir marquer un grand coup en raflant des sièges, surtout dans leur bastion naturel de l’Ouest.
Risques d’affrontement
Au vu des enjeux des élections à venir, les risques d’affrontement semblent plus importants, comme en 2011. Les 30 000 éléments des forces de l’ordre déployés à cet effet pourraient avoir du fil à retordre. Déjà, certains indépendants affirment être menacés, subissant des pressions afin de se retirer au profit des candidats du RHDP. Une situation qui pourrait rendre électrique la période de la campagne, surtout le jour du scrutin, chaque candidat étant d’ores et déjà convaincu de sa victoire.
Ouakaltio OUATTARA