Climat des affaires : des progrès, mais peut mieux faire

La Conférence du CEPICI tenue le 24 janvier a été l’occasion de faire le point.

Épine dorsale de la marche vers l’émergence, l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire aura connu d’énormes réformes ces dernières années. Si au niveau institutionnel, la volonté politique est manifeste, la réalité du terrain semble ne pas suivre. Résultat, dans le rapport Doing Business 2016 publié en octobre 2016, le pays n’a gagné que 5 positions, partant de la 147e à la 142e place. Une avancée « insuffisante », reconnaissait Daniel Kablan Duncan, alors Premier ministre, pour qui « le gouvernement s’est donné pour objectif de faire figurer la Côte d’Ivoire parmi les cinquante premiers pays dans le rapport Doing Business de l’année 2019. » Pour y arriver, les autorités devront redoubler d’efforts.

Pour atteindre l’émergence, les gouvernants ont engagés des reformes afin de favoriser le développement d’un secteur privé dynamique et compétitif. Une situation qui classe le pays à la tête des économies les plus compétitives en Afrique subsaharienne, selon la Banque mondiale. Ainsi, la Côte d’Ivoire s’est engagée à poursuivre les efforts au niveau de la consolidation de la paix et de la sécurité, de l’approfondissement des réformes macroéconomiques et de l’efficacité des services publics. Mais il faut plus d’actions concrètes pour rassurer davantage certains investisseurs nationaux qui, en plus de ne pas avoir accès au crédit, dénoncent entre autre un cadre juridique fragile, la corruption et une pression fiscale ne favorisant pas la création d’emplois. C’est d’ailleurs ce que recommande l’expert de la Banque mondiale, Fanja Ravoavy, qui explique que dans l’amélioration du climat des affaires, son institution a recommandé aux autorités ivoiriennes d’assurer l’application effective des textes adoptés dans le cadre des réformes Doing Business, « de maîtriser la méthodologie en vigueur et surtout de ne pas négliger les petites réformes par rapport aux grandes. »

Bilan mitigé

Selon les chiffres communiqués par le directeur du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), Emmanuel Essis, lors de sa conférence de presse du 24 janvier, le nombre d’entreprises créées en 2016 a atteint 12 166, contre 9 534 en 2015, soit une évolution de 28%. On y note une prédominance d’entreprises de prestation de service (46%), suivies de celles du secteur du commerce (30%) et des BTP (13%), qui représentaient pourtant 46% des entre- prises créées en 2015. Autre fait majeur noté par M. Essis, le volume des investis- sements en 2016 était de 672 milliards de francs CFA, avec la France, qui a repris la tête avec 12%, suivie du Nigéria (10%) et de l’Angleterre (9%). Mais au delà de ces chiffres flatteurs, la Côte d’Ivoire perd des points au niveau de certains indicateurs du Doing Business 2016-2017, tels que le transfert de propriété (-0,88) et du commerce transfrontalier (-0,27). Même si 57 réformes ont été réalisées de 2013 à 2016, 62 autres sont annoncées pour 2017 à 2019. « Il ne s’agit pas de multiplier les réformes, mais plutôt de les appliquer effectivement », prévient Hervé Kouakou, opérateur économique dans le secteur de l’informatique. Une vérité que reconnait partiellement le directeur du CEPICI pour qui, malgré ces réformes, certains chefs d’entreprises continuent d’adopter de vielles méthodes, refusant de se mettre à jour. « Si l’État met en place des procédures et que certains se contentent d’utiliser l’ancien dispositif, il est évident que les choses n’avanceront pas », soutient-il.

Justice à performer

Malgré une nette avancée avec la création des tribunaux de commerce, le cadre juridique n’est jusque-là pas rassurant. Pour le président de l’ONG Transparency Justice, Laurent Malan, « lorsqu’on fait un diagnostic de l’appareil judiciaire, on note une absence de valeurs comme la rigueur et le professionnalisme. » S’il souhaite que les réformes en cours puissent apporter des corrections à ces imperfections, Malan plaide pour une amélioration de l’environ- nement des affaires. Le magistrat Kouassi Kouadio ne dit pas le contraire, et reconnait que le combat contre la corruption se présente comme une nécessité pour restaurer l’image du secteur judiciaire ivoirien. « On ne peut pas lutter contre la corruption sans lutter contre l’impunité », soutient-il, avant d’ajouter que « beaucoup d’investisseurs ont peur d’aller en justice, même quand ils ont des garanties. »

Chemin de croix

Le premier véritable obstacle se trouve dans l’accès au financement, avec des taux d’intérêt élevés. Si le niveau des taux en Europe est de 1%, en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, il atteint 8% pour les banques et de 20 à 24 % pour les Institutions de microfinance (IMF). Encore qu’il est difficile d’être éligible à ces financements. Selon Seydou Sangaré, IT and Finance Officer à Oiko Credit, la difficulté d’accès au crédit est liée « au manque de garantie et à la sécurité sur la traçabilité des demandeurs de prêts, dans la mesure où beaucoup de demandeurs sont du secteur informel. » Aussi, poursuitil, les IMF restent concentrées en zone urbaine, et sont ainsi éloignées des petites et moyennes entreprises des zones rurales. S’il reconnait qu’aujourd’hui, de plus en plus de bailleurs se disent prêts à octroyer des fonds aux IMF pour le financement de crédit aux personnes vulnérables dans les zones rurales, il rappelle que le coût est dif- ficilement supportable pour ces structures. Il se réjouit toutefois, de l’entrée en vigueur prochaine du crédit-bail, qui pourra être une bouffée d’oxygène pour les petites et moyennes entreprises (PME), « qui pourront acquérir du matériel de production tout en ménageant leur trésorerie », assure-t-il.

Boulet fiscal

Contrairement au Ghana voisin, où les investisseurs sont attirés par une baisse des impôts, en Côte d’Ivoire la pression fiscale reste forte. La question des taxes a été maintes fois soulevée par les entrepreneurs ivoiriens, qui estiment que celles-ci freinent leur élan d’entreprendre. Pour rappel, dans la loi fiscale de l’année 2014, il a été procédé à l’augmentation des taxes sur certains services et produits, notamment les télécommunications et l’alcool. Alors à la tête de la CGECI, Jean Kacou Diagou indiquait que cela s’expliquait par « une recherche rapide de recettes pour le financement de grands projets de l’État. » Une situation qu’il dénonçait, tout en préconisant une baisse des taxes pour attirer les investisseurs qui vont créer de l’emploi et générer davantage d’impôts pour le pays. Un point de vue partagé par l’administrateur général du groupe Bani Bah, spécialisé dans les travaux publics, Sédjougou Coulibaly, pour qui « plus on aura d’entreprises, plus on aura des emplois et plus on aura des impôts pour l’Etat.

Ouakaltio Ouattara

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