1 - Quelle lecture faites-vous de l’absence du camp Aboudrahamane Sangaré aux législatives, alors que toute l’opposition y va ?
Je trouve cohérente cette position du camp Aboudrahamane Sangaré, en ce sens qu’on ne peut pas appeler à manifester contre un projet de constitution, remettre en cause la légitimité et la légalité de la Commission électorale indépendante (CEI), et aller à une élection un mois après. Je pense plutôt que l’incohérence vient de ceux qui ont boycotté le référendum et veulent aller à une autre élection dans les mêmes conditions qu’ils ont toujours décriées.
2 - La politique de la chaise vide ne serait pas bénéfique à l’opposition ?
C’est là tout le dilemme pour l’opposition. Rester hors du système et réclamer de bonnes conditions pour les élections, ou pratiquer la politique de la chaise vide en maintenant la pression pour avoir plus de démocratie. L’opposition aurait pu profiter de l’avis que vient de donner l’Union africaine sur la CEI, pour demander un report des élections et une recomposition de la CEI.
3 - Plus de 700 candidatures indépendantes ont été enregistrées. Peut-on s’attendre à une percée de ces derniers ?
Cela n’est pas à exclure. Au niveau du RHDP, il y’a des candidats qui sont contestés par leurs différentes bases. Au niveau de l’opposition, si officiellement le camp Sangaré n’a pas de candidats, des indépendants qui leur sont proches pourraient avoir le quitus des populations qui, très souvent au niveau des élections locales, ne suivent pas les mots d’ordre des leaders politiques nationaux. La multitude des candidatures peut donc favoriser les indépendants.