Après la présidentielle en 2015 et les législatives en 2016, les élections municipales pointent à l’horizon. Les 197 maires élus en avril 2013 devront, au terme de leur mandat de 5 ans, remettre leur fauteuil en jeu. Un scrutin test, avant 2020, qui renferme de nombreux enjeux.
Sauf changement de calendrier ou contraintes budgétaires, les élections municipales se tiendront au cours du premier semestre 2018. Majoritairement issus des rangs de la coalition au pouvoir, le scrutin d’avril 2013 ayant été boycotté par l’opposition, 197 élus locaux remettront en jeu leur fauteuil. À deux ans de la date fatidique de 2020, ces élections s’annoncent comme un test pour les différents états-majors politiques. La question n’est pas encore brûlante, mais les potentiels candidats affûtent déjà leurs armes sur le terrain, arpentant villages et bourgades afin de ne pas se laisser surprendre. C’est une précampagne encore timide, chacun entretenant ses potentiels électeurs en attendant d’être porté par son parti ou d’aller à la bataille en indépendant.
Batailles avant l’heure Les municipales s’annoncent comme un véritable test pour la classe politique. Pas à l’ordre du jour pour une partie de l’opposition, incarnée par Aboudrahamane Sangaré, ces élections mettront à rudes épreuves la vitalité de certaines alliances politiques et de certains partis. La grande inconnue viendra du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). L’épisode fâcheux des élections législatives de décembre 2016 est encore présent dans les mémoires. Les choix, déjà difficiles à l’intérieur de chaque parti, le seront davantage au sein de l’alliance, si elle veut procéder comme aux législatives, en rangs serrés. Ce qui indubitablement pourrait conduire à une pléthore de candidatures indépendantes. Ne pas combattre unis, dans un contexte où cette coalition essaie de rassembler ses militants, serait également ouvrir des brèches qui pourraient creuser davantage le fossé au sein du RHDP. La nouvelle direction, pilotée par une vingtaine de cadres issus des différents partis de l’alliance, sera ainsi confrontée au premier grand défi de la création du parti unifié. La bataille s’annonce serrée entre les alliés, qui devront compter avec le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi Nguessan, affaibli, mais qui pourrait avoir son mot à dire. « Ce sont des élections locales et les candidats les plus proches des populations partent toujours avec une longueur d’avance. Les surprises peuvent être nombreuses », prévient Amara Traoré, politologue. Les résultats de ces élections ne reflèteront pas le poids réel des différents partis politiques, selon lui, « mais seront plutôt un test de leadership local entre les différents cadres ». Une donne dont devront tenir compte les partis politiques dans le choix de leurs directeurs locaux de campagne en 2020.
Ouakaltio OUATTARA