Front social : Quand la campagne exaspère les syndicats

Tandis que les politiciens mouillent le maillot sur le terrain pour se faire élire ou réélire, les travailleurs du secteur public et privé attendent à la table des négociations. 

On le sait, les enseignants et chercheurs des universités publiques sont sur les nerfs ces temps-ci. Cela fait maintenant plusieurs mois qu’ils attendent leurs primes de recherche. Les arriérés des heures complémentaires doivent être également payés. Sans oublier le dossier sur la revalorisation de leurs indemnités de logements, actuellement sur la table des autorités. Pour autant de raisons, les universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Péléforo Gbon Coulibaly de Korhogo et Jean Lorougnon Guédé de Daloa sont paralysées.

 

Grève à l’horizon La réouverture de ces établissements supérieurs publics reste suspendue au calendrier du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Dr Albert Mabri Toikeusse, en ce moment en campagne électorale. À l’Ecole normale supérieure (ENS), c’est le même problème. L’établissement est paralysé depuis plusieurs jours. La question de la révision du règlement intérieur de l’ENS que les enseignants réclament reste, elle aussi, suspendue parce que les dirigeants de cette prestigieuse école sont également en campagne. « Nous n’avons pas en ce moment d’interlocuteur. Et tant que nous n’aurons pas de discussions franches sur ces points, il n’est pas question de reprendre le travail », prévient le Professeur N’Guessan Kouamé. Dans le secteur de la santé, on est confronté au même problème. Les infirmiers, aides-soignants, pharmaciens, médecins annoncent qu’ils paralyseront tous les hôpitaux le 5 novembre prochain. Un premier préavis de grève avait été déposé à ce sujet sur la table du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Aka Aouélé. Il stipulait clairement que jusqu’au 5 octobre, des négociations devaient débuter entre autorités et personnel soignant, notamment sur la question concernant l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Problème, la négociation tant attendue n’a pas eu lieu : le ministre Aka Ouélé est en campagne électorale. « Nous n’avons pas eu d’interlocuteur », estime Boko Kouoaho, le porte-parole de la Coordination des agents du secteur de la santé (Cordisanté). À cela, il faut ajouter la situation des enseignants du supérieur privé qui menacent déjà les soutenances de décembre prochain, parce qu’ils n’ont pas encore reçu leurs primes des soutenances passées, ainsi que celles liées aux corrections. « Nous ne ferons rien tant que nous ne serons pas payés », explique Yao Réné, le secrétaire général du Syndicat national des enseignants du supérieur privés (Synesup). « Tout est suspendu en ce moment, parce que les interlocuteurs sont en campagne. Si vous devez parler au ministre pour régler un problème, vous n’irez pas vous adresser à son directeur de cabinet », signale Théodore Gnagna Zady, président de la Plateforme nationale des professionnels du secteur public.

 

Raphaël TANOH

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