Violences faites aux enfants : L’autre combat à mener

On pourrait presque les classer dans le même panier. Les violences faites aux enfants ont des tristes similitudes avec celles que subit la gent féminine. Les difficultés à les recenser et à y remédier font perdurer le phénomène.

Le Programme national de prise en charge des orphelins et autres enfants rendus vulnérables du fait du VIH/Sida (Pn-Oev), en collaboration avec le ministère de la Femme, de la famille et de l'enfant et le gouvernement américain, a réalisé une enquête qui a été rendue publique en septembre dernier. Le rapport porte sur les violences faites aux enfants et aux jeunes en Côte d'Ivoire et le constat n’est pas reluisant.

Victimes D’après les données présentées dans le document, le taux de prévalence générale des violences faites aux filles et aux garçons est de 3 filles sur 5 et de 2 garçons sur 3, qui sont victimes d’abus en tous genres en Côte d’Ivoire pendant leur enfance. Soit environ 58% des filles et 66,5% des garçons. Dans le cas des violences sexuelles avant 18 - 24 ans, le rapport note que 19,2% des femmes et 11,4% des hommes ont subi de telles violences avant l'âge de 18 ans. Selon le Professeur Ramata Bakayoko-Ly, ministre de la Femme, de la famille et de l'enfant, la Côte d'Ivoire a été le premier pays francophone en Afrique à avoir mené une enquête de cette envergure. Même si les résultats ne sont guère rassurants, il s’agit, d’après le ministère, d’une étape cruciale dans la lutte contre les violences faites aux enfants et aux jeunes. Mais c’est surtout un moyen d'accélérer la prévention de ce phénomène.

Car, tout comme les violences faites aux femmes, celles liées aux enfants sont difficiles à répertorier. Depuis plusieurs années le gouvernement a mis en ligne un numéro vert, le 116, afin de signaler les cas. Rien qu’en 2018, la ligne 116 a reçu plus de 3 000 appels et plus de 2 000 cas ont été traités. Le fléau préoccupe les autorités, d’autant plus que les organisations internationales très plus regardantes sur la situation des enfants en Afrique. Sauf que d’énormes efforts restent déployer. Malgré cette étude d’envergure, les choses n’ont pas encore véritablement évolué. La volonté politique, si elle est affichée, tarde à donner des résultats probants et à dissuader les bourreaux des enfants. Une réalité qui inquiète certaines ONG spécialisées dans la lutte pour la protection des enfants. Ces dernières déplorent le peu de moyens déployés dans cette lutte, malgré les différents plaidoyers menés afin d’inverser la courbe.

Raphaël Tanoh

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