Comme aux législatives de décembre 2016, peut-on s’attendre à un grand nombre de candidatures indépendantes ?
La politique est l'art du possible, pas de l'impossible. La politique est aussi le choc des ambitions légitimes. Nul ne vient dans le jeu politique pour occuper délibérément les seconds rôles. En effet, lorsque des animateurs sont victimes d'injustice et de favoritisme (ou en ont l'impression), cela crée chez eux des frustrations et ils ne se sentent parfois plus obligés de s'inscrire dans la logique de la discipline du groupe. Cette rébellion constitue, à leurs yeux, le meilleur moyen d'exprimer ou d'extérioriser leur ressentiment ou leur ras-le-bol.
Peut-on dire que ces élections seront un véritable test pour le RHDP ?
Toutes les élections sont un test pour les partis politiques, surtout ceux qui sont en responsabilité. Dans l'optique de la présidentielle de 2020, avec tous ces appétits et toutes ces velléités de candidatures, les prochaines échéances électorales (locales et sénatoriales) seront un véritable test pour le RHDP, qui d'ailleurs a pris conscience de l'urgence de la création du parti unifié.
Ne doit-on pas confier l’organisation des élections au ministère de l’Intérieur, comme c’est le cas dans les grandes démocraties ?
À notre avis, la composition actuelle de la CEI est le reflet de la réalité politique. Plus tard, lorsque nos institutions seront plus fortes et qu'un climat de confiance et de sérénité s'installera entre les acteurs politiques et les populations, l'on pourra envisager l'organisation des élections générales par le ministère de l'Intérieur, comme dans certains pays.