Le projet de loi visant à adapter le cadre juridique de la presse aux exigences actuelles du secteur a été adopté. Il introduit, entre autres, des innovations dans l’assouplissement des conditions de création de l’entreprise de presse.
On ne sait, pour l’instant, pas grand-chose du nouveau dispositif introduit dans le régime juri- dique de la presse adopté par le Conseil des ministres du 3 août dernier. Dans le milieu, on salue tout de même le gouvernement pour cette décision qui vise à dissiper la confusion, exclut la peine d’emprisonnement pour des faits quali- fiés de délits de presse, la garde à vue et la détention préventive. Pour ce qui est des innovations relatives à l’assouplissent des conditions de création de l’entreprise de presse, Assé Alafé Wakili, directeur général de la société SocefNtic estime qu’elles visent à normaliser une situation. « On ne peut comprendre que dans la zone UEMOA, on puisse créer toutes sortes d’entreprise avec un capital minimal de 500 000 ou 1 million de francs CFA, et qu’en même temps, en Côte d’Ivoire, on demande 5 millions pour une entreprise de presse ! », affirme le patron du quotidien l’Intelligent d’Abidjan.
Offre éditoriale à réinventer
Une fois adopté par le Parlement, probablement au mois d’octobre, la balle sera dans le camp des professionnels de la presse. Il reviendra aux journalistes ivoiriens de tout mettre en œuvre pour devenir plus responsables et plus professionnels, sans doute le prix à payer pour s’assurer le droit à la libre expression et mériter la confiance et le respect des lecteurs. Qui plus est dans un contexte concurrentiel marqué par la présence de 103 titres sur le marché, toutes publications confondues. Il revient donc aux entreprises de presse déjà existantes de créer des offres éditoriales capables d’amener les lecteurs à passer à l’acte d’achat.
Désamour
Si l’on en croit les statistiques des volumes de ventes des quotidiens au premier trimestre 2016, transmises par la société de distribution Edipresse et arrêtées à la date du mardi 24 mai dernier, la baisse oscille de 60,5% pour le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, jusque-là leader, à 61,75% pour l’ensemble des « journaux bleus » de l’opposition. Pourtant, il y a douze ans, un rapport d’activité du Conseil national de la presse (CNP) interpellait les professionnels du secteur sur les conséquences des reproches que leur faisaient déjà les lecteurs...
Benoît Tanoh