La déclaration par SMS est présentée comme une solution pour réduire considérablement le fort taux d´enfants non déclarés, particulièrement dans les zones rurales. Pourtant, la Côte d’Ivoire semble s’engager sur d’autres voies.
Le projet de déclaration des naissances par SMS, dénommé « Môh Ni Bah », ou encore félicitation pour le nouveau né, en langue baoulé, a été porté à la connaissance des Ivoiriens en 2012. Selon le concepteur de cette plate-forme, Jean-Delmas Ehui Khan, ingénieur informaticien et développeur web, « l’objectif est d’atteindre un taux d’enregistrement des naissances de 80 à 90% en zone ru- rale à l’horizon 2020 ».
Innovation
Ce projet qui a reçu deux distinctions, le 4è prix du concours Start-up lors du Forum Investir en Côte d’Ivoire (ICI 2014), organisé par le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), et le prix 100 Innovations africaines pour le développement durable, initiative du ministère français chargé du développement et de l’Agence française de développement (AFD), n’a jusque là pas retenu l’attention des autorités ivoiriennes en vue de la mise en place d’une phase pilote. Si l’on en croit son initiateur, « Môh Ni Bah » nécessite plusieurs étapes, dont notamment la mise en place de centres ruraux de déclaration des naissances et l’installation de centres d’enregistrement dans toutes les localités rurales qui pourraient bénéficier de ce projet. Pourtant, aucune allusion à la déclaration par SMS ne figure dans les projets du gouvernement visant à vulgariser la fourniture des services en ligne au profit des citoyens. L’option choisie par les autorités est de proposer à travers les bureaux de La Poste, un service d’établissement d’extraits d’acte de naissance, quel que soit le lieu de naissance du demandeur.
Exemples
D’ici là, un projet similaire semble donner quelques satisfactions au Sénégal depuis 2012. Si le gouvernement sénégalais ne s’est pas encore officiellement prononcé sur cette solu- tion innovante, l’ONG « Aide et Action Afrique de l’Ouest », initiateur du projet, affirme que l’on dispose d’un meilleur suivi des registres de l’état civil. Cela évite par exemple d’avoir une foule d’enregistrements le même jour, au passage de l’officier d’état civil dans le village. Quant au Burkina Faso, les autorités se réjouissent de l’application mobile, « ICivil», une solution intégrée qui sert à déclarer les naissances par SMS et à délivrer des actes authentiques et contrôlables.
Benoît Tanoh