L’exploitation artisanale de l’or doit désormais se faire dans un cadre formel. Ainsi en a décidé le gouvernement, qui a adopté en octobre 2013, le « Programme national de rationalisation de l’orpaillage » (PNRO), dont la phase 2 vise, entre autres, le recensement des artisans miniers.
Une cinquantaine de dossiers étaient introduits par des artisans miniers en vue de l’exploi- tation de l’or, a indiqué Jean-Claude Brou, ministre de l’Industrie et des Mines, le 14 août dernier, dans le Magazine du Dimanche du journal télévisé de 13 heures de la RTI1. L’instruction de ces différents documents est donc en cours. Les préfets des localités dans lesquelles ces opérateurs comptent exercer sont en train de mener une enquête auprès des populations. Il s’agit de recueillir leur accord, ou opposition, quant à l’exercice de l’activité d’exploitation artisanale de l’or sur le terroir de leur communauté. En cas d’accord, une enquête de comodo et incomodo devra être menée afin d’en montrer les avantages et les inconvénients. Et c’est seulement à partir des résultats de cette dernière enquête qu’une auto- risation pourra être délivrée.
Régulation
De fait, la loi n° 2014-138 du 24 mars 2014 portant code minier prévoit l’activité artisanale d’exploitation de l’or. Question de permettre aux nationaux qui le veulent de s’intéresser à ce secteur pourvoyeur d’emploi et de devises. Surtout aujourd’hui, où le prix du gramme d’or est d’environ 25 000 francs CFA sur le marché international. Au ministère de l’Industrie et des Mines, on indique qu’il s’agit de faire en sorte que les communautés rurales puissent bénéficier des retombées des richesses de leur sous-sol. L’un des objectifs du programme national de rationalisation de l’orpaillage est donc d’amener les artisans miniers, qui recevront une autorisation d’exploitation, à conduire leur activité. Selon les règles de l’art. À cet effet, des modules de formation portent sur les bonnes pratiques en vue d’exercer ce métier, tout en préservant l’environnement, mais aussi la santé de ceux qui exercent ce métier. Ainsi, les forages à réaliser ne devront plus aller au-delà de 15 mètres de profondeur, afin de prévenir tout risque d’éboulement. Mais aussi, pour préserver les communautés des zones rurales de tout danger. Afin de s’assurer que ces différentes exigences seront mises en pratique sur le terrain, les orpailleurs seront donc organisés au niveau du ministère de tutelle.
Benoît Tanoh