On ignore jusqu’à quand la Côte d’Ivoire va maintenir ses subventions au carburant et à certains produits de grande consommation. Mais, aujourd’hui, le pays a réussi à atténuer l’inflation sur son sol. Du moins comparativement à de nombreuses nations.
2022 aura été une année d’épreuves pour les dirigeants du monde entier. En premier lieu à cause de la guerre en Ukraine et son lot d’inflation. La planète a vécu et vit encore l’une des pires crises économiques de tous les temps. Les prix ont flambé sur le marché à une vitesse exponentielle, poussant les travailleurs à demander de meilleures conditions salariales, là où les gouvernements doivent faire face à des budgets réduits et revoir leurs politiques sociales.
Dans ce climat délétère, la Côte d’Ivoire est parvenue à afficher un taux de croissance d’environ 6% et à étouffer avec maestria les hausses des produits sur le marché. Les subventions apportées successivement au carburant (500 milliards de francs CFA) et les mesures d’accompagnement aux meuniers (6,4 milliards), sans oublier l’accompagnement aux industriels pour le plafonnement des prix des produits de grande consommation ont été salutaires. Là où plusieurs pays ont dû apaiser les populations avec des mots, l’État ivoirien l’a fait en sortant le portefeuille. Mais, surtout en améliorant les conditions salariales. Plus de 1 000 milliards de francs CFA ont été débloqués en 2022 pour essuyer le front des travailleurs : revalorisation de l’indemnité contributive au logement pour l’ensemble des fonctionnaires de Côte d’Ivoire, augmentation de l’indemnité mensuelle de transport, hausse de l’allocation familiale, instauration d’une prime exceptionnelle payable chaque début de mois de janvier et représentant 33% du salaire mensuel indiciaire de base.
Altruisme
Un altruisme en pleine crise mondiale qu’on a rarement observé. Si les Ivoiriens continuent de ressentir les conséquences de la crise, selon le ministre du Commerce, de l’industrie et des PME, Souleymane Diarrassouba, ils sont mieux lotis que de nombreux pays. Au Sénégal, d’après lui, l’inflation est de 7,4%, au Burkina Faso de 15%, au Nigéria de 17% alors qu’en Côte d’Ivoire elle n’est que de 4,6%. Et cette inflation connaît, à l’entendre, une tendance baissière. Devant les députés, le 28 juin dernier, le ministre a reconnu que le prix de certains produits ont connu une augmentation. Mais l’analyse des causes « a permis de constater qu’elles résultent d’une combinaison de plusieurs facteurs endogènes et exogènes ». Aujourd’hui, pour le gouvernement, la Côte d’Ivoire a l’un des plus bas taux d’inflation du continent. Les Ivoiriens ne l’apprécieront-ils que lorsqu’ils l’auront perdu ?
Raphaël TANOH
JDF TV
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