Elles sont 8 ministres ou secrétaires d’État sur les 41 membres que compte le gouvernement Achi 1. Les choses n’ont pas véritablement bougé du côté de la représentativité des femmes car la volonté politique ne suit toujours pas.
La loi portant représentativité des femmes dans les assemblées élues avait pourtant donné de l’espoir. En pratique, les choses sont très différentes. Dans l’ensemble déjà, les partis politiques, lors des élections législatives du 6 mars dernier, avaient désignés très peu de femmes. Elles sont un peu plus de 13% au Parlement, loin derrière les 30% fixés. Au sein des formations politiques, cela ne semble gêner personne outre mesure. La formation du gouvernement Patrick Achi 1 avait laissé certains observateurs espérer. Même si aucune loi ne fixe un quota pour les femmes au niveau de l’Exécutif, la douche froide du Parlement avait laissé croire à forme de réparation lors de la formation du nouvel attelage gouvernemental. Les élections sénatoriales à venir ne s’annoncent guère différentes et la nomination des 33 sénateurs ne devraient pas être l’hirondelle qui annonce le printemps.
Espoirs déçus « On peut conclure en disant que 3 femmes sont parties et ont été remplacées par 3 autres femmes. Pas nécessairement poste pour poste, mais c’est tout comme », lance une dame du Compendium de compétences féminines qui a du mal à cacher sa déception. Même si, pour la première fois depuis plus d’un quart de siècle, une femme est nommée ministre d’État, cela ne saurait « cacher le soleil avec la main ». Sur 41 nominations, l’on compte 8 femmes, dont 1 ministre d’État, 5 ministres et 2 secrétaires d’État. Elles sont toujours à des postes considérés comme dédiés : à la femme et aux enfants, à la solidarité et aux affaires sociales, avec par moment des variantes. En dehors de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Emploi et de la protection sociale, chargée de la protection sociale, Clarisse Kayo Maho, elles sont toutes des élues (Député ou maire). Durant les deux premiers mandats du Président Alassane Ouattara, il n’a pourtant jamais cessé de parler de parité entre femmes et hommes à tous les niveaux de décision. Minoritaires au sein des assemblées élues, elles vivent un écart encore plus grand pour les postes de nomination, tant au niveau des institutions que des directions générales. « Les femmes devront se battre désormais pour avoir des places, car rien ne leur sera donné sur un plateau d’or », pense un leader du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Yvan AFDAL