Zones à risques: Quel regard ?

Aujourd’hui, à Abidjan, difficile de démarquer un quartier précaire d’une zone à risques. Et, l’on note que plusieurs quartiers huppés de la capitale économique, sont des zones à risques.

Depuis le début du déguerpissement des zones à risque initié par les autorités, les populations n’ont jamais obéi spontanément aux consignes. Beaucoup préfèrent braver la mort plutôt que de prévenir les drames. La faute souvent à la nature de la zone où ils se trouvent. Sont-ils dans un quartier précaire ou une zone à risque ?  

En janvier dernier, on s’en souvient, le ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme, Koné Nabagné Bruno,  annonçait « la restructuration » de cinq quartiers précaires à Abidjan. Les quartiers de PK 18 Agbéto dans la commune d’Abobo, Grand Campement, Akromiabla, Divo 1 et 2 à Koumassi et Gesco ont été retenus pour la phase pilote de cette opération de restructuration. L’opération sera marquée par la réalisation d’infrastructures de base en vue de l’amélioration du cadre de vie de leurs habitants, selon le ministre.

Confusion Mais, aujourd’hui, c’est la notion de quartier précaire qui pose problème. À Mossikro,  par exemple, près de 80 000 habitants vivent sur une portion destinée à juste la moitié. Pour le chef du village, Salifou Coulibaly, c’est ce qui fait parfois croire aux Ivoiriens que Mossikro est un quartier précaire, mais il n’est en rien du tout. Ici, il y a un dispensaire, un commissariat, une école, explique-t-il. Même si les éboulements ont fait plusieurs morts, à l’entendre, la zone reste sûre.  Mais, pour  la mairie d’Attécoubé, la zone a grand besoin d’infrastructures pour la viabiliser. Il n’y a que ces dernières années où ce quartier est parvenu à éviter les morts pendant la saison des pluies. « Quand les autres quartiers d’Abidjan ont été déguerpis, les gens ont afflué vers Mossikro. Le quartier existe depuis 50 ans. Mais on a besoin de tracer des routes, assainir notre quartier», poursuit le chef du village.

Un amalgame qui touche aussi « Gobelet ». Rarement cité ces dernières années dans la liste dans zones dangereuses, « Gobelet », situé à Cocody, présente pourtant toutes les caractéristiques d’un quartier précaire, avec notamment des risques de glissements de terrain imminents.

Pour le ministre Bruno Koné, l’un des missions sera d’établir une cartographie exhaustive des quartiers précaires et faire ensuite comprendre aux populations, parmi ces quartiers précaires, ceux qui présentent le plus de risques. Et, donc les déguerpir. Ensuite, ceux qui peuvent bénéficier à moyen et long terme d’une bonne politique de restructuration.

Raphaël TANOH

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