Ils avaient profité des mutineries pour faire entendre leur cause. Mais, depuis les échanges avec le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, les choses n’ont pas bougé d’un iota et le dossier est presque classé.
Dépoussiéré à la faveur de la revendication des soldats dits « 8 400 », le dossier des ex combattants démobilisés n’a pas connu d’avancée. Une situation qui a entrainé un dialogue de sourds entre ces derniers et le gouvernement. Issouf Ouattara alias El Diablo et ces camarades d’infortune, réunis au sein de la « Cellule 39 », se sont toujours signalés à la veille des grands rendez-vous, comme les Jeux de la Francophonie en juillet et le sommet UA - UE récemment, et multiplient les alertes et autres ultimatums, sans succès. Revendiquant 3 843 membres après le dernier recensement de début décembre, la Cellule 39 ne compte pourtant pas abandonner ces revendications.
Pécule vs projet Plus question pour ses membres de revendiquer une place dans l’armée et plus question non plus de leur parler de projets. « Nous n’en voulons plus. Il s’agit pour nous de recevoir désormais des pécules. Les formations aux projets ont montré leurs limites » plaide Issouf Ouattara, 44 ans. Les moments chauds d’après la rencontre avec le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly n’a pas fait bouger les lignes. Au sein du cabinet de ce dernier, l’on n’aborde presque pas le sujet, la priorité de l’heure étant de rattraper les retards d’une année difficile qui s’achève. Divisés sur la méthode de lutte (certains militant pour des actions de masse et d’autres non), la lutte pour accéder à ce qu’ils appellent désormais leurs « droits » bat de l’aile. Même si la coordination la plus importante, installée à Korhogo, tente de forcer le dialogue, elle ne peut que se contenter d’être reçue de temps en temps par des autorités préfectorales qui, en réalité, ne peuvent que prêter une oreille distraite à des préoccupations dont elles n’ont pas les clés des solutions. Déboussolés et isolés, les ex combattants scrutent l’horizon incertain d’une hypothétique rencontre avec le Premier ministre afin de mettre fin à leur « calvaire et à leurs souffrances », selon Issouf Ouattara. Ils devront encore patienter, car selon des sources proches de la Primature, la volonté du gouvernement de les conduire vers des projets n’a pas varié. « Il n’y a plus d’argent à leur donner et ils en ont été informés », rétorque un fonctionnaire de la Primature qui, tout en reconnaissant la délicatesse de la situation, met en avant les difficultés financières des caisses de l’État, éprouvées par les remous militaires et la chute des cours du cacao au niveau mondial.