Annoncées pour le 13 octobre, les élections locales cristallisent désormais toutes les attentions. Sans respect du calendrier électoral, tous les candidats déploient déjà leurs armadas sur le terrain, entre meetings, opérations de séduction et promesses de campagne.
Ils sont presque tous passés à la vitesse supérieure depuis le 29 août, date butoir pour le dépôt des candidatures auprès de la Commission électorale indépendante (CEI). Les weekends ne suffisent plus aux candidats déclarés, qui parcourent villages et hameaux pour proposer aux électeurs leurs projets de développement. Confondant à souhait dépôt de dossiers et ouverture de la campagne électorale. Plus un jour ne se passe sans qu’ils ne soient aux côtés de leurs électeurs potentiels.
Rappel à l’ordre La première alarme est venue de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDHCI). Constatant que « des candidats, dans certaines régions du pays, sont entrés précocement en propagande électorale », la CNDHCI y voit une « violation de la loi électorale » portant atteinte au principe d’égalité entre les candidats. En sus, elle note que de tels comportements sont susceptibles de « mettre à mal non seulement l’intégrité du processus électoral, mais aussi de fragiliser la paix sociale ». Mais ce rappel semble être tombé dans des oreilles de sourds. Sous forme déguisée ou manifeste, la campagne anticipée se traduit par endroits par l’affichage de posters géants de candidats glissant des mots subtils aux populations ou par une occupation physique des voies publiques à travers des « processions ». La parade a été également trouvée sur les réseaux sociaux, où certains états-majors n’hésitent pas à tenter de séduire par des promesses visant à obtenir des suffrages. C’est désormais la course au contrôle des fora et autres groupes de discussions afin de faire passer le message de son candidat.
Candidatures en souffrance Alors que se poursuit cette campagne déguisée, certains dossiers pourraient pourtant ne pas être retenus par la Commission électorale (CEI). Même si celle-ci a accordé un délai supplémentaire aux candidats afin de les compléter, certains membres de listes de conseillers municipaux ou régionaux n’ont pu le faire, pénalisant ainsi la tête de liste. Selon une source proche de la CEI, tous les prétendants aux postes électifs n’ont pas pu fournir un certificat de régularité fiscale. Manque de rigueur ou mauvais exemple de la part de ceux qui aspirent à diriger ? La commission électorale, qui a enregistré plus de 580 dossiers, pourrait bien voir ce chiffre baisser d’une cinquantaine de dossiers invalidés. « Certains y sont déjà préparés car ils savent qu’ils ne seront pas retenus. C’est aussi cela l’inconvénient d’attendre le dernier délai avant de déposer les dossiers », confie un membre de la CEI.