Autant les partis de gauche sont divisés, autant ceux qui se réclament de la droite ne forment pas unz coalition. Chacun évolue seul ou engagé dans des alliances hybrides. Et les efforts pour se retrouver ne portent pas fruits.
Pour la grande masse des électeurs ivoiriens, l’idéologie politique compte peu. Surfant sur l’ignorance de la plupart des votants, les partis politiques préfèrent jouer sur la fibre ethnique et quelquefois religieuse. Cela leur facilite la tâche dans les jeux d’alliance. Le RHDP, le PDCI et l’UDPCI, qui se réclament tous de la droite, ont décidé de se séparer en 2018. Chacun travaille désormais seul ou dans une alliance au gré des vents, avec pour objectif non la conquête du pouvoir mais juste pour empêcher l’autre d’y accéder.
Alliances contre nature ? Le samedi 25 septembre, alors qu’il était invité par le parti de Charles Blé Goudé (COJEP, parti de gauche), Albert Mabri Toikeusse (UDPCI, parti de droite) révélait qu’il était dans une alliance avec cette formation et espérait que cette coalition devienne forte dans les tous prochains jours. Allié au PDCI, parti de droite après sa sortie du RHDP (rassemblement de droite), l’UDPCI a été littéralement chassé par le PDCI au profit d’EDS (coalition de gauche) lors des élections législatives. Ce petit parti, qui règne sur l’ouest montagneux ivoirien, est en quête d’une coalition plus forte afin de se retrouver au pouvoir. Le PDCI, qui avait tissé des liens solides avec EDS lors des élections législatives de mars 2021, tente désormais de compter sur ses propres forces. Mais le parti espère pouvoir compter sur un nouveau parti de gauche en gestation (proche de Laurent Gbagbo) lors des différentes joutes électorales à venir. Ce qui fait dire justement à certains observateurs que la politique ivoirienne ne repose « aucunement sur une idéologie mais plutôt sur une appréciation du moment et des adversités ».
S’il a réussi à fédérer au sein d’une coalition, devenu un parti, plusieurs petit poucets de la droite, le RHDP a encore du chemin pour devenir « une véritable famille politique ». Son Président Alassane Ouattara le reconnaît à demi-mot, la mayonnaise n’a pas encore pris. À ce sujet, plusieurs cadres de ces petits partis ont dénoncé à la mi-septembre une forme de marginalisation. Ils ne seraient plus associés à la gestion du parti au pouvoir et aux décisions des instances du RHDP. Le parti présidentiel, revendiquant une assise nationale et la victoire lors des élections législatives dernières, continue toujours ses appels du pied au PDCI. Il est trop tôt pour dire que les liens sont rompus entre ces deux formations politiques, car des retrouvailles ne sont pas impossibles.
Khalil Hendrix KONE
JDF TV
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