Assainissement des parcs auto : Les bons élèves en Afrique

Pendant de nombreuses années, posséder un véhicule était synonyme de luxe dans de nombreux pays africains. Mais, avec l’explosion du marché des véhicules d’occasion importés, les prix ont chuté, laissant libre cours à un autre phénomène, qui inquiète aujourd’hui la plupart des gouvernements africains : la pollution par les gaz d’échappement. Même si leurs initiatives sont encore très peu répliquées, quelques pays commencent à prendre des mesures.

À l’exception du Maroc, de l’Afrique du sud ou encore de l’Égypte, les pays africains ne produisent pas leurs propres véhicules et sont obligés d’en importer. Seulement, une grande partie de ces automobiles ramenées d’ailleurs sont de seconde main. Nigéria (89%), Côte d’Ivoire (98%), Kenya (99%), etc. Comme on pouvait s’y attendre, au fil des ans, cette pratique s’est transformée peu à peu en un problème sérieux pour de nombreux États.

Réactions timides L’un des premiers pays africains à prendre des dispositions contre les voitures d’occasion importées a été le Sénégal. En 2001, l’Exécutif a pris un décret pour fixer à 5 ans l’âge des voitures « France au revoir » qui entraient sur leur territoire sénégalais. La mesure sera appliquée jusqu’en 2012. Cette année-là, le Président sénégalais Macky Sall prend un autre décret qui augmente l’âge à 8 ans. Dans d’autres pays, on a opté pour une stratégie différente. Au Ghana, par exemple, depuis plusieurs années les autorités ont décidé d’être plus regardantes sur les dangers de la pollution atmosphérique et sur les maladies liées aux gaz d’échappement des véhicules d’occasion qui entrent sur leur territoire. Une loi exonère donc de droits et de taxes tout véhicule dit « propre ». Idem au Bénin. Au Burkina Faso, où environ 35 000 véhicules d’occasion entrent chaque année, ce sont pour l’instant des soubresauts. Dans le souci d’améliorer ses offres de services, l’administration des douanes burkinabè a introduit un système d’évaluation automatique des véhicules d’occasion importés au Burkina ou en transit, en collaboration avec la Compagnie togolaise d’évaluation et de contrôle (COTEC). Le but est de lutter contre la fraude, d’améliorer le recouvrement des recettes, d’assainir le domaine de l’importation des véhicules d’occasion, d’accélérer la procédure d’identification et d’évaluer des véhicules importés au Burkina. Le Mali aussi commence à se réveiller. Mais c’est au niveau du dédouanement de ces véhicules que l’on veut sévir. Depuis 2004, les autorités ont décidé d’être plus scrupuleuses dans ce secteur, en appliquant rigoureusement les textes en matière de dédouanement des véhicules d'occasion. Mais le combat est loin d’être gagné. Et, pour que l’Afrique soit débarrassée de ses véhicules polluants, il faudra encore plusieurs décennies.

Raphaël TANOH

 

 

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