Réconciliation : Ce n’est pas demain la veille !

Le retour de la violence dans le cœur des Ivoiriens amène à se demander s’ils ne sont pas le fruit de manipulations.

La situation à Béoumi a remis au grand jour l’un de plus gros chantiers de ces deux dernières décennies : la réconciliation nationale. 7 ans après la fin de la crise postélectorale, le bilan semble assez maigre, tant la tâche est ardue.

Processus difficile Engagé après la crise postélectorale de 2010 - 2011, le processus de réconciliation nationale est quasiment au point mort, malgré tout ce qui a été fait au niveau de l’État pour montrer sa bonne foi. Pour Honoré Kouadio, expert en prévention des conflits à caractère identitaire, les discours de haine pour monter une communauté contre une autre sont de retour et semblent jouer leur rôle. La raison étant le ressentiment que les uns ont envers les autres, dû essentiellement à la manipulation. La véritable question étant pourquoi cette manipulation marche-t-elle toujours sur certains, après les graves évènements que le pays a connus ? Pourtant, tout semblait aller comme sur des roulettes, avec la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Jusqu’à ce que la CDVR sombre dans l’oubli. La Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire (CONARIV) n’est pas non plus allée à son terme. Pourtant, les dossiers tels que l’indemnisation des victimes des crises armées et politiques, le retour des exilés politiques, la libération des prisonniers, ont plus au moins connu le succès. Pour les observateurs, là où réside principalement le problème, c’est dans la configuration de la carte politique et les fissures intervenues. La course à l’électorat est sans pitié et tous les moyens sont bons, entrainant parfois des dérives. La classe politique tout entière est-elle en train de tomber dans le piège de la manipulation, au vu des enjeux à venir ? Du RHDP au PDCI en passant par le FPI et les leaders politiques ? Ou la manipulation dont parle Honoré Kouadio est-elle simplement l’œuvre d’individus mal intentionnés ? « Les évènements qui arrivent ne se produisent pas dans les grandes agglomérations. Ils se circonscrivent aux petites villes et villages, parce que les gens sont de plus en plus difficiles à manipuler. Alors il faut aller là où les populations sont un peu coupées des réalités politiques, c'est-à-dire dans les zones reculées », explique un proche collaborateur de la ministre de la Solidarité et de la cohésion sociale. En même temps, note-t-il, ce sont les populations les plus vulnérables qu’il faut protéger de la haine.

Raphaël TANOH

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