En février dernier, lors de la 34ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union Africaine, un accord avait été obtenu pour la mise en application de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale dans les « semaines à venir », selon le Président de la Commission. Deux mois après, les choses n’ont pas bougé.
Lors des travaux de la 34ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA), début février à Addis-Abeba, capitale de l'Éthiopie, Moussa Faki Mahamat, le Président de la Commission de l'UA, avait annoncé l'entrée en vigueur de l'accord concernant la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) africaine « dans les semaines à venir ». Selon lui, « les avancées enregistrées, s'agissant de la zone de libre-échange, sont particulièrement encourageantes ». Confiant face au rythme actuel de ratification, il annonçait une possible entrée en vigueur de l'accord plus tôt qu’envisagé. Cet accord prévoit la suppression des tarifs douaniers afin de booster le commerce intra-africain, situé autour de 12 à 15% des échanges de l’Afrique, bien inférieur aux échanges internes des autres continents, ce qui fait de l’Afrique la région la plus ouverte au commerce mondial. Le commerce intra-africain est censé dépasser les 50% en 2022. Il s’agit là d’une étape majeure dans le processus d’intégration devant aboutir à la Communauté économique africaine (CEA), objectif du programme de l’UA pour le demi-siècle suivant
Lenteurs Le 21 mars dernier, soit cinq ans après avoir célébré un demi-siècle d’existence de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) / Union Africaine (UA), 44 des 55 États membres de l’UA ont signé à Kigali l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), pour la création d’un « marché unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des personnes, (…) un marché libéralisé pour les marchandises et services », selon le texte de l’accord. Pourtant, selon certains économistes, il faudra encore un délai de 180 jours au moins, soit six mois, pour surmonter les réticences des pays protectionnistes et l'absence de ceux qui ont manqué le rendez-vous de ce mercredi 21 mars à Kigali, la capitale rwandaise. Même si Moussa Faki Mahamat y voit déjà un départ « historique » vers l'intégration économique et commerciale, il va devoir patienter encore. La zone de libre-échange continentale doit inclure les marchés intégrés régionaux. Il s'agit du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et de la Communauté des États sahélo-sahariens (CENSAD).