Quelle lecture faites-vous du verdict du Tribunal international de la mer ?
Ce verdict respecte le droit international au niveau des frontières maritimes. La Côte d’Ivoire a certes été déboutée, mais cela n’a pas d’incidence majeure sur le budget du pays. Il faut tout simplement déplorer le fait que la Côte d’Ivoire perde son rêve de devenir un pays producteur du pétrole en 2020, ainsi que l’opportunité de passer de 45 000 à 500 000 barils par jour en production.
Comment jugez-vous, à ce stade, l’état des relations bilatérales entre les deux pays ?
Il n’y a pas véritablement de problème. Nous avons certes un différend permanent autour du cacao, mais on peut y trouver une solution. Les deux pays sont des poids lourds sous-régionaux et pèsent sur le cacao au niveau international. Ils sont donc condamnés à s’entendre et à développer ensemble leur économie cacaoyère. Je pense que le différend pétrolier se termine plutôt bien.
Mais le Ghana continue de « draguer » le cacao ivoirien en maintenant un prix plus élevé que la Côte d’Ivoire …
En Côte d’Ivoire, le fonds de garantie n’existe presque pas, alors que celui du Ghana fonctionne très bien depuis plusieurs années, avec une parité fixe pour le cacao. La Cote d’Ivoire est hyper dépendante du prix à l’international alors que le Ghana a opté pour une stabilité de son marché. Notons que le Conseil Café Cacao a également une gestion opaque comparativement au Cocoa Board ghanéen.