1. Quel bilan peut-on faire des 13 ans de présence de l’ONUCI ?
Sa mission était d’accompagner les acteurs pour mettre fin à la crise, aider la reconstruction et mettre en oeuvre une justice transitionnelle. On peut remarquer le soutien que l’ONUCI a apporté pour organiser les élections présidentielles de 2010 et 2015, ainsi qu’un appui substantiel à la politique sécuritaire. Les forces armées ivoiriennes sont plutôt opérationnelles, comme on l’a vu lors de l’attentat à Bassam. Il reste des menaces dans l’Ouest, mais l’appui de l’ONUCI n’est pas indispensable. En revanche, la justice transitionnelle laisse à désirer.
2. Quels seront les principaux défis à relever après le départ de l’ONUCI ?
L’organisation des élections de 2020, pour lesquelles il y a un grand enjeu. La Commission électorale n’est pas encore assez outillée, alors que nous allons vers un renouvellement des générations au pouvoir. 77% des Ivoiriens ont moins de 35 ans, et la population urbaine est devenue majoritaire. Or, l'urbain est le lieu par excellence du politique, donc il y a des risques de violence politique plus élevés. La Côte d’Ivoire n’est pas sortie de crise, elle est convalescence. Autre défi, l'insécurité, avec le phénomène des « microbes », et la réforme de l’armée qui n’est pas achevée.
3. Que doit faire l’ONU après le départ de sa mission?
L’ONUCI ne peut pas rester éternellement, et il faut que la Côte d’Ivoire soit capable de gérer ses problèmes internes. Il faudrait cependant que l’ONU maintienne un système de médiation et puisse mettre en place un dispositif léger de réaction rapide, avec la coopération des institutions régionales, pour prévenir toute nouvelle crise.