Des mesures barrières à la vaccination contre la pandémie à coronavirus, le continent africain gère la crise différemment, d’une frontière à une autre.
Contrairement à la Côte d’Ivoire, de nombreux pays de la sous-région restent prudents sur l’imposition du vaccin contre la covid-19 dans certains ministères. Le Mali, le Burkina Faso, la Guinée sont très en retrait sur la question. Au Sénégal, Samba Sy, le ministre du travail, a mis en garde les sociétés qui interdisent l’accès à leurs entreprises aux travailleurs non-vaccinés. « Ces procédés, discriminatoires et attentatoires aux droits des travailleurs, sont dépourvus de fondement juridique », parce qu'il n'y a « aucune disposition » pour le cas en l'espèce, a fait savoir Samba Sy. « La confusion vient du fait qu’on veut absolument se placer dans le même contexte que les Européens. Pourtant, d’une région à une autre, les réalités sont différentes. Au sein de la même Europe, les gens ont vécu différemment la covid-19. Certains l’ont subi, d’autres non », explique Vazoumana Sylla, membre du directoire de la Coordisanté. Contexte ou pas, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ne tient pas à ce qu’on fasse de l’Afrique, un traitement particulier.
Variant Environ 2 % des près de 6 milliards de doses administrées dans le monde entier l’ont été en Afrique, explique l’organisation. L’Union européenne et le Royaume-Uni ont vacciné plus de 60 % de leurs populations et les pays à revenu élevé ont administré 48 fois plus de doses par personne que les pays à faible revenu. La vertigineuse inégalité d’accès aux vaccins et l’énorme retard accusé dans les expéditions de vaccins menacent, d’après l’OMS, de transformer les régions à faible taux de vaccination d’Afrique en zones de reproduction de variants résistants aux vaccins. Pour atteindre l’objectif de vacciner 40% de sa population d’ici la fin de l’année, l’Afrique a besoin de 500 millions de doses de vaccin anti Covid 19. Mais les difficultés à avoir les piqûres, amènent de plus en plus les pays à revoir leurs chiffres à la baisse. Beaucoup se contenteront des 10% de la population vaccinée.
La bonne nouvelle, pour l’OMS, c’est la baisse du taux de décès liés au covid, durant ces dernières semaines. Au cours de la première semaine de septembre par exemple, elles étaient de 19%. Le continent a enregistré 204 821 morts depuis l’apparition de la pandémie. Un chiffre loin de l’hécatombe projeté par l’OMS depuis le début de la pandémie.
Raphaël TANOH