Au contraire des gendarmes et des militaires, les policiers ont toujours évoqué leurs propres problèmes sans faux-fuyants. Et si les avantages que l’État leur accorde sont globalement acceptables, ils n’hésitent pas à demander un mieux être. Ceux qui partent à la retraite après de bons et loyaux services rendus à la Nation veulent leur part du gâteau, au même titre que les « petits jeunes ».
Si les récents cris du cœur des policiers à la retraite ont alerté les Ivoiriens, il faut dire que la situation des flics qui terminent leur carrière est peu connue. Ont-ils un statut particulier par rapport aux autres fonctionnaires, vivent-ils bien leur retraite ? Pour le général Emile Troh Gondo, Président de la Mutuelle des retraités de la police nationale (MUREPOCI), les policiers à la retraite font partie de la grande faitière des fonctionnaires retraités de Côte d’Ivoire. « Nous n’avons jamais été en marge. Si les policiers ont créé leur mutuelle de retraite, c’est bien parce que dans de nombreux corps de métier on voit cela », signale-t-il. Parlant de statut particulier, le général Gondo informe que 80% des policiers ont vu leurs pensions de retraite être revalorisées en 2010, 2011 et 2012. « Beaucoup de policiers en ont bénéficié. Près de 80% », fait-il savoir. Ce n’est que plus tard que les fonctionnaires connaîtront la grande réforme de la pension de retraite. Certes, les manifestations d’août dernier en ont inquiété quelques uns, mais, selon lui, la retraite est relativement confortable pour un policier. « Le mois dernier nous avons fait la première réunion pour parler du stock des arriérés et voir dans quelle mesure nous pourrons en bénéficier », ajoute le général.
Baux Sur cette question, c’est surtout l’affaire des baux impayés des policiers qui les préoccupe le plus. « Il y a 15 ans, les maisons des policiers n’étaient pas payées normalement. Les factures des baux sont restées impayées parce que l’État avait quelques difficultés. Nous avons offert nos maisons aux policiers afin que l’État paye cela plus tard. Mais jusqu’à là rien n’a été fait à ce sujet. Ce sont aujourd’hui 29 mois d’arriérés que certains réclament pour des baux impayés. Les autorités nous ont promis un audit, qui a été fait en 2012. C’est vrai qu’il y a eu des cas de baux fictifs, mais nous n’étions pas concernés par ce problème. Il est temps aujourd’hui de régler cette question », rappelle le général Gondo. En plus de cela, les policiers mènent une autre bataille : parvenir à faire décorer les flics blessés ou morts en mission.
Raphaël TANOH