« OUI » pour un nouveau contrat social

93,42% de votants ont donné leur accord pour tourner la page de la deuxième République.

Après une semaine de campagne, les Ivoiriens ont voté, le dimanche 30 octobre, dans le cadre du référendum portant naissance de la troisième République. Les différents camps, parti au pouvoir et opposition, n’ont nullement changé leur position durant toute cette période électorale. Dans la bataille du « Oui » contre le « Non » et le boycott, le « Oui » l’a finalement emporté. Mais au final, ce texte de loi qui était censé rapprocher les Ivoiriens les a une fois de plus mis dos à dos. Une situation qui perdure d’ailleurs depuis l’avènement du multipartisme dans les années 1990. Dès lors, le pays a toujours enregistré des violences et des contestations avant, pendant et après les scrutins.

Au lendemain du 30 octobre, si les Ivoiriens n’adoptent pas la nouvelle constitution, la Côte d’Ivoire ne sera pas orpheline de constitution. Ce n’est pas un homme qui mourra. C’est un texte qui sera rejeté », aimait à le rappeler le président du Comité des experts, le professeur Boniface Ouraga Obou. Les Ivoiriens ont pourtant adopté ce texte à 93,42%, avec un taux de participation de 42,42%, tournant ainsi la page de la deuxième République qui n’aura duré que 16 ans (2000-2016). Pour l’heure, chaque camp se félicite d’une victoire qu’il aurait acquise depuis le début de la rédaction du texte de loi, jusqu’à la proclamation des résultats.

Quelques heurts

Urnes saccagées à Yopougon (quartier populaire, proche de l’opposition), agents de la commission électorale empêchés d’avoir accès à certains villages, notamment à Gagnoa, Daloa et Duékoué (zone favorable à l’opposition), c’est le bilan de cette journée de vote. L’arrestation de quelques casseurs également a été constatée, notamment à Yopougon et à Port-Bouët. « Les auteurs de ces troubles répondront de leurs actes devant la loi », avait déjà menacé le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko qui, minimisant ces violences, a mentionné une centaine de bureaux de vote concernés sur 20 024. « La violence, c’est dans des endroits isolés. La police fait son travail, avec dextérité. Et on peut voter « Oui » ou « Non ». Pour cela, on n’a pas besoin d’aller casser, d’aller mettre des barricades », avait, pour sa part, lancé le président de la République Alassane Ouattara, au sortir de son bureau de vote. Pourtant, le vendredi 28 octobre, à la suite d’une marche dispersée par la police nationale à coup de gaz lacrymogène, Ma- madou Koulibaly, porte-parole du Front du refus, donnait un mot d’ordre clair à ses partisans. « Je ne vous demande pas d’aller casser les voitures des particuliers. Il faut tout simplement empêcher le vote de se tenir (…). Vous savez ce qu’il y a à faire ». Une menace prise à la légère, si l’on en juge le dispositif sécuritaire mis en place le jour du scrutin. Plusieurs observateurs ont, à cet effet, noté l’absence de forces de sécurité aux alentours des bureaux de vote. Après une ronde dans la ville, Journal d’Abidjan a également, fait le même constat, tant dans les rues d’Abidjan qu’autour des centres de vote. Pourtant, lors des élections précédentes, ces forces étaient postées à plusieurs grands carrefours et autour des centres de votes. « Dans mon bureau de vote à Yopougon Selmer, il n’y avait que deux policiers, sans armes à feu ni matraque», nous a confié Yves Gnanou. La plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI), pour sa part, a noté au total 123 incidents liés, d’une part au fonctionnement des bureaux de vote, et d’autre part au processus politique. Toutefois, note-t-elle, le scrutin du 30 octobre 2016 s’est « globalement bien déroulé en dépit de quelques incidents. »

Dos à dos?

Dans chaque camp, on tire la victoire de son côté. Le taux de participation de 42,42% annoncé par la Commission électorale indépendante (CEI) prouve encore une fois que les Ivoiriens ne se sont pas bousculés. La grande mobilisation à laquelle s’attendaient les porteurs du projet de la troisième République n’a pas eu lieu. Un camouflet pour la coalition politique au pouvoir qui, consciente que l’enjeu était le taux de participation, avait mobilisé de grands moyens humains et financiers afin d’avoir un taux très élevé. Tous les cadres avaient été déployés dans leurs zones respectives. Certains n’avaient même pas hésité à faire du porte-à-porte le jour du scrutin afin d’encourager leurs partisans à aller voter. Un camouflet également pour les partisans du boycott actif, qui avaient battu le rappel de leurs militants afin que les élections ne se tiennent pas. Les quelques actions isolées de la part des plus courageux d’entre eux n’ont pas eu l’effet escompté. Si dans chaque camp on se frotte les mains, il semble que finalement chacun y ait laissé des plumes.

Vive la troisième République !

Combien de temps vivra cette Constitution? « La troisième République naîtra certainement, mais elle ne sera pas viable. À la moindre alternance, elle disparaîtra», estime l’universitaire et politologue Geoffroy-Julien Kouao. Une thèse que ne dément pas totalement le Président Alassane Ouattara ni certains de ses cadres. Durant la campagne, en réponse à ceux qui s’opposaient au texte, ils répondaient en cœur : « Ce n’est ni le Coran, ni la Bible. Et aucune œuvre humaine n’est parfaite. Si les générations à venir estiment que le texte est imparfait, elles pourront le modifier ou le changer ». Mais le président du comité des experts commis à la rédaction de cette constitution, Boniface Ouraga Obou, aime prendre pour référence la constitution américaine vieille de plus de 200 ans. Il espère que la constitution de la troisième République durera aussi longtemps que possible, afin qu’elle puisse prendre rendez-vous avec l’Histoire. Lui qui a participé à la rédaction des textes fondateurs de la deuxième République semble y voir une revanche personnelle. « En 2000, j’avais opté pour le « ou », mais j’avais été mis en minorité. Quand le Général Gueï m’a dit qu’au nom d’Houphouët-Boigny j’enlève le « et» pour mettre le « ou », je lui ai dit que c’était bien. Mais après, il a remis le «et», lançait-il lors d’un débat organisé le 22 octobre par le think-tank « Initiatives Côte d’Ivoire ».

Ouakaltio OUATTARA

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