Les travaux entamés depuis 2014 avaient facilité le passage des eaux au niveau du carrefour Indénié. Les années qui ont suivies, le constat était net. Pluie d’inondation à ce carrefour. Mais les premières pluies de l’année 2018 sont venues nous rappeler que des efforts restent encore à faire
Adjamé Payet Est. Près de 48h après la dernière pluie, l’ouvrage d’assainissement construit par le projet du Bassin versant du Gourou inquiète. La cuvette est remplie d’une eau glauque, qui révulse. Les sachets plastiques, les bouteilles usées et autres ordures surnagent. Selon un spécialiste du projet du Bassin du Gourou, l’ouvrage est fait pour stocker de façon temporaire l’eau de ruissèlement qui vient de l’amont, pour ensuite la restituer à faible débit grâce à un « pertuis de fond » (qui fonctionne comme un dalot), vers le système d’assainissement jusqu’à l’Indénié. Afin que tout fonctionne correctement, un dispositif adéquat protège l’ensemble. Les ordures ne doivent pas passer et boucher le pertuis. Toutes les eaux qui proviennent des Deux-Plateaux arrivent dans cette cuvette. Sans le pertuis, elles poursuivraient leur chemin à haut débit et causeraient inévitablement des inondations. Mais, parfois, comme c’est le cas actuellement, la cuvette est remplie de déchets en tous genres et il faut la curer. Quand cela n’est pas fait, selon le spécialiste, en cas de pluie, l’eau déborde et passe par-dessus le barrage. Elle arrive alors à très fort débit au niveau du bassin du Gourou. Bonjour les inondations ! C’est ce qui est arrivé récemment, d’après notre informateur.
Populations indexées Pour gérer les eaux de ruissèlement en amont, 7 barrages de ce genre ont été construits dans la zone. Deux à Adjamé Payet, Est et Ouest, un au Dokui Est, qui a été réhabilité par le projet, un au Dokui Ouest, un à l’Hôpital militaire (HMA), un à Agban et un au zoo, derrière la cité CIE. Parmi ces ouvrages, ceux du Dokui Est et Payet Est sont les plus fréquemment bouchés. Selon notre source, les habitudes des populations sont en cause. « Partout où il y a un quartier en amont, vous avez la cuvette qui est inondée. Il faut la curer, sinon l’eau déborde », explique-t-elle. A chaque fois qu’on se trouve face à cette situation, c’est le carrefour de l’Indenié qui en pâtit, quand il pleut. Selon notre interlocuteur, le projet du Bassin versant a construit ces ouvrages mais leur entretien ne lui incombe pas. Sur les lieux, plusieurs agents de l’Office national de l’assainissement et du drainage (ONAD), parfois avec des pelleteuses, curent les cuvettes. Comme au Payet. « Nous faisons l’entretien, comme cela nous incombe. Et nous le faisons correctement. Le seul inconvénient, ce sont les mauvaises habitudes des populations, qui déversent leurs eaux usées et leurs déchets partout. Tout cela se retrouve dans les cuvettes », se défend un proche d’Amara Sanogo, Directeur général de l’ONAD.
Raphael TANOH