Quelle approche faite vous de cette nouvelle taxe au sein de l’Union africaine ?
D’abord il faut noter que c’est une décision politique avant d’être économique. C’est une manière pour l’Union africaine de s’affirmer au niveau de la gouvernance mondiale. C’est aussi une manière de dire que nous pouvons être protectionnistes comme les Européens qui ont élaboré le programme agricole commun ou comme les américains, c qui soutiennent leur agriculture. Au niveau économique c’est un pas de plus dans la marche vers l’autonomie.
N’est-ce pas aussi une manière de promouvoir les échanges entre pays membres du continent ?
En instaurant cette taxe, c’est une façon de booster l’intégration régionale. Malgré une pléthore de structures régionales, le commerce intra-régional et inter-régional reste très faible. Par exemple au sein de l’UEMOA, le commerce intra-régional n’est que de 11%, ce qui est très faible. Cette taxe, si elle est appliquée, pourra apporter un plus au niveau du commerce entre africains.
Comment expliquez-vous la réticence de certains grands pays comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud ?
La réticence de ces grands pays s’explique aisément par le fait que leur industrie pourrait être dépendante de certains produits frappés par cette taxe. Cela pourrait donc induire une augmentation de prix sur leur territoire. C’est ce qui explique essentiellement leur prudence. Mais l’UA devrait pouvoir fixer une côte part à certains pays afin de rassurer tout le monde. Sinon, à ce rythme, l’autonomie financière ne sera pas pour demain.
Ouakaltio OUATTARA