Les militants s’attendaient à du nouveau et à la prise en compte des préoccupations formulées le 10 septembre dernier. Le Rassemblement des républicains (RDR) s’est doté d’une nouvelle direction, en laquelle ils fondent de nombreux espoirs. Reste à savoir si l’ossature de cette nouvelle équipe sera à la hauteur des attentes.
Depuis les pré-congrès du parti, tenus au mois d’avril dernier sur toute l’étendue du territoire et à l’étranger, les militants du Rassemblement des républicains (RDR) n’ont cessé de réclamer un parti « nouveau et fort » pour faire face non seulement aux desiderata de partisans devenus bruyants et impatients, mais aussi pour se préparer aux nouveaux défis qui attendent le parti de la case. Les assises des 9 et 10 septembre ont abouti à des résolutions qui, a priori, devraient répondre aux désirs de nouveauté des Républicains.
Géopolitique La nouvelle direction du RDR donne à ce parti une image rafraichie et moderne, même si les personnes cooptées par le Président d’honneur, Alassane Ouattara, sont loin d’être des novices. En mettant côte à côte Henriette Dagri, Kandia Camara, Anne Désirée Ouloto, Maurice Bandama et Mamadou Touré, Alassane Ouattara tranche avec l’image d’un « parti de nordistes » qui colle au RDR depuis sa création. De plus, l’on peut dire qu’il a osé le changement en faisant la promotion du genre et en donnant littéralement le pouvoir aux femmes, chose inédite dans la sphère politique ivoirienne, où les partis sont presque tous tenus par des hommes. Un choix que le journaliste et observateur politique André Sylvère Konan qualifie de « premier acte politique fort du second mandat de Ouattara, qui rappelle les décisions inattendues d’Houphouët ». Cette équipe sera observée sur le terrain des résolutions du pré-congrès, notamment le manque de proximité entre la direction et la base, principal sujet de grogne des militants. La nouvelle secrétaire générale, Kandia Camara, indique « avoir pris bonne note de ces plaintes » et « mettra l’accent sur la formation des militants », un vœu longtemps ressassé, et sur « la banque des militants », censée servir à l’insertion socio professionnelle, et qui tarde à prendre son envol.
En attente Dans cette atmosphère de renouveau, cadres et militants s’impatientent de voir la liste complète de la vingtaine de vice-présidents et des délégués, dont le nombre n’est pas encore précisé. En attendant, depuis le 10 septembre au soir, le ballet des félicitations au domicile de la présidente Henriette Diabaté se poursuit presque tous les jours entre 18 et 20 heures. « Personne ne veut être oublié et chacun joue de ses relations pour figurer sur la prochaine liste », commente un visiteur. Mais il ne faut pas s’y méprendre, poursuit-il, « la direction a changé, mais pas les hommes. »
Malick SANGARE