Tout comme les déguerpissements, la lutte pour un environnement propre s’est accentuée en Côte d’Ivoire au cours des 8 dernières années. De gré ou de force, les Ivoiriens sont appelés à devenir des citoyens propres, soucieux de leur cadre de vie.
Parallèlement à la politique d’assainissement, les autorités ivoiriennes ont au cours de ces 8 dernières années tenté de faire de la salubrité une question centrale. Entachée par des années de sclérose, Abidjan devait redorer son blason. Au cœur de cette politique, une dame : Anne-Désirée Ouloto, ministre de l’Assainissement et de la salubrité. Dès 2011, le premier objectif de celle qu’on surnomme Maman Bulldozer, c’est le renforcement du cadre législatif et réglementaire, avec l’élaboration et la mise en œuvre d’une Politique nationale de salubrité. Qui conduira au Programme national de gestion des déchets solides, à la Stratégie nationale de lutte contre les nuisances et le désordre urbains et au Plan national de sensibilisation et d’éducation aux changements de comportement. Une première en Côte d’Ivoire. Le second objectif a consisté à initier une politique de modernisation de la gestion des déchets solides, par la mise en place d’un service public de propreté et la construction d’infrastructures modernes. Aujourd’hui, quasiment tout le circuit de ramassage des ordures ménagères à Abidjan a été modernisé, avec de nouveaux engins. Des véhicules de nettoyages des rues arriveront bientôt.
Nouveaux citoyens Le tout soutenu par une politique de transformation des déchets ménagers. « En plus de la capitale économique, Abidjan, le gouvernement entend poursuivre ses efforts en dotant les localités, et particulièrement les chefs-lieux de régions, d’un système adéquat de gestion des déchets solides, de manière à restaurer l’attractivité de ces villes à travers l’assainissement du cadre de vie des populations », a précisé récemment Anne-Désirée Ouloto. Le troisième objectif est relatif à l’élaboration d’une Stratégie de sensibilisation et d’éducation au changement de comportement, avec la répression à terme des comportements inciviques. Sensibiliser la population à travers des initiatives telles que l’opération Grand ménage et la Semaine nationale de la propreté est devenu une réussite. Même si, pour Anne-Désirée Ouloto, la lutte contre les incivilités doit s’accentuer afin de faire changer les mentalités et d’amener les Ivoiriens à devenir des citoyens soucieux de leur cadre de vie. Le quatrième objectif des autorités, c’est le développement du partenariat et le renforcement du financement du secteur, qui est pour l’instant en cours de mobilisation. En clair, une politique de salubrité sans précèdent qui aura besoin d’un suivi rigoureux. Ce n’est pas encore le moment du bilan, mais, si beaucoup a été fait, beaucoup reste encore à faire au niveau du changement des mentalités.
Raphaël TANOH