En dehors du VIH/Sida et de la tuberculose, la question de la prise en charge des grandes maladies est de plus en plus prégnante, notamment pour le cancer, qui gagne du terrain. Selon les spécialistes, plus de 100 pathologies différentes de cancer peuvent être détectées chez une personne.
Le cancer du sein n’est malheureusement pas le seul type de cancer qui inquiète les autorités ivoiriennes. Selon le professeur Élisabeth Aka Danguy, pneumologue et présidente de la Société ivoirienne de pneumo-phtisiologie, certaines pathologies liées au poumon, telle que le cancer du poumon, sont en nette croissance en Côte d’Ivoire.
Sous perfusion À la direction générale de la santé, on estime le nombre de nouveaux cas de cancer dépistés chaque année à environ 20 000. Et près de la moitié sont des cas de cancer du poumon. Le directeur coordonnateur du programme national de lutte contre le cancer en Côte d’Ivoire, le professeur Innocent Adoubi, note que le tabac est à l’origine de 30% de ces cas. À cela, il faut ajouter les cancers du col de l’utérus, de l’ovaire, du côlon, du rectum qui, selon le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, sont les plus fréquents.Concernant surtout les cancers digestifs, d’après le professeur Adoubi, l’alimentation est en grande partie responsable. C’est un cancer qui vient en sixième position, fait-il savoir. Pour l’éviter, il faut une alimentation riche en fer et en légumes. Il faut privilégier les fruits et légumes dès le jeune âge. Mais en Côte d’Ivoire, le plus souvent, on ne prend conscience de l’existence de la maladie qu’une fois malade. C’est pour cela qu’en plus des campagnes de sensibilisation, le gouvernement a décidé d’aborder le problème en aval. Afin de soulager les malades du cancer, les autorités ont par exemple décidé de la gratuité de trois médicaments : l’Herceptin, l’Avastin et le Mabthera. Ils sont utilisés pour le traitement, entre autres, des cancers du col de l’utérus, du côlon, du rectum et du poumon. Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville a récemment été doté d’un appareil d’immuno-histochimie pour diagnostiquer les patients. Pour le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Aka Aouélé, la sensibilisation des populations, l’accès aux traitements innovants de qualité à moindre coût, le renforcement du plateau technique de dépistage et de diagnostic et le renforcement de capacités professionnelles, seront des stratégies nécessaires pour contrer toutes les formes de cancer. Déjà à la mi-2017, le tout premier centre de radiothérapie du pays a été présenté au CHU d’Angré.
Raphaël TANOH