Après 1984, la Côte d’Ivoire s’apprête à accueillir sa seconde Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football en 2023. En prélude à cet évènement footballistique qui va réunir tout le continent, le pays a démarré depuis quelques années plusieurs chantiers d’infrastructures, notamment la construction des stades devant abriter les différentes rencontres. Malheureusement, tous les chantiers ont connu un ralentissement du fait de la pandémie de Covid-19. Si certains terrains sont prêts, comme celui d’Ebimpé, ou presque pour celui de Yamoussoukro, d’autres suscitent des interrogations. À environ deux ans du début de la compétition, des craintes subsistent quant à la livraison dans les délais requis des infrastructures, malgré les assurances des autorités en charge de ce dossier. JDA fait un premier bilan.
Le 20 septembre 2014, à Addis-Abeba (Éthiopie), sous la présidence du Malgache Ahmad Ahmad à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), la Côte d’Ivoire est désignée pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021. Finalement, la CAF lui confiera l’organisation de celle de 2023 après un glissement effectué dû au Cameroun, organisateur de l’édition 2019, dont les infrastructures sportives n’étaient pas prêtes. C’est l’Égypte qui est choisie pour abriter celle de 2019 et l’édition 2021 est confiée à nouveau au Cameroun (elle sera déplacée à 2022 à cause de la Covid-19). Consciente de l’enjeu et prenant en compte les exigences de la CAF et les normes de la Fédération internationale de Football association (FIFA), la Côte d’Ivoire met à la disposition des organisateurs de la CAN 2023 six stades aux standards internationaux dans cinq villes, à savoir Abidjan, Bouaké, Yamoussoukro, Korhogo et San Pedro.
Abidjan en avance Pour la Perle des lagunes, deux stades sont prévus. Le premier est le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé (Ayama), le plus grand du pays avec 60 000 places assises et toutes les tribunes ouvertes. Doté d’une pelouse en gazon naturel, il est le fruit de la coopération ivoiro-chinoise. Il a déjà été livré et homologué par les experts de la CAF et de la FIFA. D’ailleurs, ce joyau architectural, pour son inauguration, a abrité la rencontre ASEC Mimosas - Africa Sport d’Abidjan en octobre 2020, en présence du Président Alassane Ouattara et des autorités chinoises. Plusieurs rencontres nationales et internationales s’y déroulent déjà. Cependant, l’Office national des Sports de Côte d’Ivoire (ONS) a procédé à sa fermeture officielle pour des travaux de réfection au niveau de la pelouse. Sa réouverture est prévue pour 2022, selon l’ONS.
Le second n’est autre que le mythique stade Félix-Houphouët Boigny (Felicia), qui a accueilli la seule CAN organisée par la Côte d’Ivoire, en 1984. Les travaux de réhabilitation ont été lancés le 13 novembre 2020 pour une durée de 18 mois (1 an et 6 mois). Ils comprennent le terrassement général, la réhabilitation complète de l’aire de jeu en gazon naturel et de la piste d’athlétisme, la construction d’un parking souterrain, la réhabilitation des locaux existants de l’Office national des Sports et des gradins. Depuis mars dernier, les travaux ont démarré par la démolition du vieux parking, de la cabine de presse, du salon d’honneur, des salles VVIP A et VVIP B et C, des salles des arbitres, des vestiaires C et D, des mezzanines et des anciens bureaux de l’ONS. Le coulage des 208 pieux, d’une hauteur de 37 mètres chacun, les éléments principaux de la structure additionnelle du stade a débuté. Ils auront une profondeur de 7 à 7,5 mètres dans le sol. L’entreprise en charge de ce chantier, Mota Engil (Portugal) et le BNETD assurent que les travaux avancent très bien et qu’ils seront livrés dans les délais définis dans le cahier des charges.
Yamoussoukro et Bouaké dans les temps Démarré en décembre 2018, le stade de Yamoussoukro, en construction dans le cadre de la CAN Côte d'Ivoire 2023, devait être livré il y a quelques mois de cela. Ce joyau architectural d’une capacité d’accueil de 20 000 places assises, qui trône au cœur de la capitale politique ivoirienne, devait même accueillir la rencontre Côte d’Ivoire - Malawi le 8 octobre prochain, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2022 au Qatar. Malheureusement, une mission d’inspection de la Confédération africaine de football (CAF) n’a pas homologué le stade pour des raisons sécuritaires. Le Directeur général du BNETD, M. Kinapara Coulibaly, au cours d’une visite le 24 septembre dernier, s’est réjoui de l’état d’avancement des travaux de construction, estimé à 95%. Le stade devrait être donc prêt à accueillir la CAN 2023 dans les meilleures conditions et dans le respect des délais.
Entamés il y a peu, les travaux de rénovation du stade de la paix de Bouaké avancent très bien, aux dires d’une délégation du Comité d’organisation de la CAN 2023 (COCAN), qui a effectué une visite du chantier au début du mois de septembre dernier. La pose de la charpente métallique est achevée, ainsi que celle du toit qui couvre le stade. De 25 000 places au départ, sa capacité d’accueil est passée à 40 000 places. Les pavés du parking de 1 800 véhicules, qui sera équipé d’un héliport, sont également posés. Les tribunes et autres équipements sont en cours d’achèvement. L’avancée des travaux est estimée à autour de 80%. Outre le stade, la Cité CAN et les terrains d’entrainement des équipes qui joueront leurs matchs à Bouaké sont également en construction. Le COCAN s’est félicité de la rapidité avec laquelle les travaux sont exécutés. Le stade devrait être livré fin 2021, apprend-on.
À la traine Démarré le 23 février 2019, le stade olympique de San-Pedro avance lentement. L’édifice sera doté, entre autres, de 20 000 places entièrement couvertes et d'un parking de 2 000 places. Le taux d’avancement des travaux à la date du 27 septembre 2021, selon l’ONS, est de 62%. La pose de la charpente est en cours, ainsi que la mise en place du système de drainage (tranchées, caniveaux périphériques…) de la pelouse. Le Président du COCAN, M. François Albert Amichia, a encouragé les responsables du chantier et leur a demandé de retrousser leurs manches pour accélérer les travaux. Les causes du retard sont imputées à la tombée de fortes pluies sur la ville, ce qui suscite le blocage des travaux, et à la crise sanitaire de la Covid-19 (à cause de la fermeture des frontières). « Le retard à été rattrapé, les travaux avancent bien. Nous pouvons vous assurer que tout sera terminé au mois de mars 2022 », assure le Directeur général de Omni Travaux, Diabaté Boubacar.
Le stade Amadou Gon Coulibaly de Korhogo, quant à lui, poursuit son petit bonhomme de chemin. Il aura une capacité d’accueil de 20 000 places assises. Toutes les tribunes seront couvertes. Son aire de jeu sera en gazon naturel. Il comportera un parking pour le personnel du stade, un parking de 2 000 places réservé aux spectateurs, un parking privé pour les cars des équipes et les véhicules des officiels et un autre pour les médias. Une visite du chantier par le Président du COCAN, il y a quelques semaines, a permis de vérifier son état d’avancement. « La pose de la charpente métallique est en cours et est presque achevée. Les gradins sont déjà visibles et n’attendent que la pose des sièges, qui se fera après celle de la toiture. La tribune officielle et les cabines des commentateurs sont aussi en phase de finition », explique M. Amichia, qui a eu l’assurance que cette infrastructure serait prête et livrée dans les temps.
En clair, selon Mme Lydie Yao Dogba, Directrice de la Communication, de l’informatique et de la documentation au ministère des sports « tous les chantiers de la CAN 2023 avancent très bien et sont suivis par le BNETD, en relation avec l’ONS ». La Côte d’Ivoire, organisatrice de l’édition 2023 de la CAN, a investi plus de 500 milliards de francs CFA dans l’ensemble de ces infrastructures.
Anthony NIAMKE
JDF TV
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