Selon le Laboratoire national d'appui au développement agricole (Lanada), qui a analysé un échantillon des eaux du fleuve Bandama à la demande de la Société d'études et de développement de la culture bananière (SCB), basée à Tiassalé, « une teneur élevée en mercure et cyanure, métaux lourds (plomb, cadmium, arsenic, cuivre, zinc) » a été mesurée. L’analyse poursuit en indiquant que cela provient de l’exploitation minière clandestine effectuée à proximité de ce fleuve, qui constitue donc une menace pour la production de la banane dessert dans le département et pourrait exposer les populations à des situations dommageables. Des conclusions prises très au sérieux par le Directeur général de la SCB, Dominique Malezieux, qui, en pointant son incapacité à agir, souhaite que « l’État de Côte d'Ivoire prenne des mesures vigoureuses et radicales de manière à faire cesser de manière définitive l'orpaillage clandestin » dans la localité. L’alerte semble concerner toutes les plantations de banane à proximité des zones d’orpaillage clandestin, notamment aux abords du fleuve Comoé, à l’est du pays. C’est d’ailleurs à juste titre que Dominique Malezieux a également alerté le préfet d'Abengourou, où la SCB est également présente, car il y aurait des menaces similaires qui planeraient sur son exploitation au bord de la Comoé. Depuis 2016, la Côte d’Ivoire a ravi la vedette au Cameroun en devenant le premier producteur africain exportateur de banane dessert, avec 360 000 tonnes. Destinée exclusivement au marché européen, c’est environ 80% de la production ivoirienne qui s’y retrouve.