Restauration rapide : Garba Ivoire, un champion qui se cherche

Des plats artistiques prisés par la clientèle aisée.

“Garba Choco”, “Garba Ivoire”, ou encore “Garba Ivoire Choco”. On se perd dans les enseignes qui se disputent la commercialisation de l’attiéké au thon frit. Surtout, depuis que les classes sociales aisées s’intéressent à cette recette.

Au Garba Ivoire de Cocody – 2 Plateaux, aucune vue de plats artistique- ment décorés, visibles sur la page Facebook. Pourtant, la start-up lauréate du « Prix Service » de l’édition 2015 de la « CGECI Academy » avait été primée par le patronat ivoirien pour son caractère novateur. Eddy Nasser, porteur du projet, s’en explique : « les clients ont le choix entre le menu de base à 500 francs CFA, et la carte qui, elle, bénéficie d’une présen- tation particulière à partir de 3 000 francs CFA ». À l’en croire, ce point de vente est le tout premier de l’enseigne Garba Ivoire ouverte par African Food Plus, une chaîne de restauration rapide dédiée aux mets africains. Selon lui, ce sont les premiers clients, les jeunes, qui, agréablement surpris par le cadre propre, ont vite fait de parler de « Garba choco», par opposition aux gargotes mal famées.

Multiple concurrence

Malgré le prix CGECI Academy d’une valeur de 5 millions de francs CFA, tout ne baigne pas dans l’huile chez Garba Ivoire, surtout après le départ de Dr Roucou, maître dans l’art du dressage des assiettes, qui a décidé de prendre du recul, confie Eddy. À travers son sens artistique, ce designer culinaire avait réussi à conquérir des consommateurs aisés, qui n’hésitent pas à passer commande pour des anniversaires, des baptêmes, etc. Ce marché porteur, on se le dispute depuis. D’où la floraison de dénominations telles que « Garba Choco», ou « Garba Ivoire Choco », créant ainsi la confusion. Un an après avoir été distingué pour la qualité de son service, le « vrai » Garba Ivoire consent à lever un coin de voile sur son chiffre d’affaire annuel, qui tournerait autour de 15 millions de francs CFA, confie Eddy Nasser. Nullement découragé par les difficultés propres à toutes les jeunes entreprises, Eddy et son associé Wilfried Kouakou au sein d’African food Plus, sont déterminés à mériter la confiance du patro- nat ivoirien. Les ambitions de départ restent donc inchangées : ouvrir d’autres points de vente, lancer de nouvelles enseignes.

Benoît TANOH

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