Construit sur les bords de la lagune Ebrié, dans la commune d’Attécoubé (Abidjan), le débarcadère de Locodjro, baptisé "Point de débarquement aménagé Mohammed VI", traduit l’engagement du gouvernement ivoirien à promouvoir l’activité de la pêche. L’objectif étant de porter la production halieutique nationale à 317 000 tonnes de poisson d’ici à 2020.
Un jour de novembre 2017. Des femmes en liesse fêtent l’inauguration de
l’ouvrage. Désormais, elles exerceront leurs activités dans de meilleures conditions d’hygiène et de sécurité. En effet, le débarcadère vient remplacer le site d’Abobo-Doumé, où pêcheurs, revendeurs et clients se côtoyaient dans un décor insalubre, fait de tas d’immondices et de boue.
« Là-bas, nous étions exposés aux intempéries et aux maladies. Il était
difficile de se déplacer. Il fallait enjamber des tables, des tas
d’immondices, etc. Et on risquait toujours de renverser les marchandises de quelqu’un. Ce qui créait des problèmes. Les conditions de travail y étaient vraiment pénibles », explique Christine Loba, une vendeuse de poissons. Pour Aké Beugré, pêcheur, l’aménagement du débarcadère est synonyme de meilleurs revenus : « Nous sommes heureux. Maintenant nous conservons nos produits dans des chambres froides ; et cela réduit les pertes après la pêche ».
Bâtie sur une superficie de 1,4 hectare, l’infrastructure comporte une
plateforme de 3000 m2, une passerelle de 30 mètres linéaires et deux pontons pour l’accostage des pirogues. Elle comprend six bâtiments, dont deux dédiés au fumage, avec des fours et des espaces pour la découpe et le stockage de poisson fumé. A cela s’ajoutent un bâtiment de froid, deux bâtiments dédiés à la vente et un bâtiment social comportant une salle polyvalente, une antenne médicale et une garderie d’enfants.
Le débarcadère de Locodjro, d’une capacité de 20 000 tonnes supplémentaires pour le marché abidjanais, vient apporter une solution durable en termes d’amélioration des conditions de vie et de travail d’environ 5 000 personnes, dont 2 400 marins pêcheurs et 1 600 mareyeuses. L’ouvrage, d’un coût d’environ 3 milliards de FCFA, est le fruit de la coopération ivoiro-marocaine.