Fondatrice de Canaan Land, un projet d’autonomisation et d’amélioration des conditions de vie des petites productrices du secteur vivrier par la promotion de l’agriculture durable, Patricia Zoundi croit fort en son projet
« J'aime me décrire comme une solutionneuse de problèmes », déclare Patricia Zoundi, avant de narrer sa vie d’entrepreneure. « J’ai remarqué que les agricultrices rencontraient de grandes difficultés : leurs cultures, majoritairement vivrières, sont très peu mécanisées et elles n’ont qu’un accès difficile aux infrastructures de transport. Ces petites agricultrices ont donc une faible productivité́ et de très bas revenus ».
Engagement Avec un engagement absolu à améliorer la vie de sa communauté, en particulier les populations rurales, elle met en place Canaan Land en 2017. Basé à Toumodi, le projet vise à fournir aux populations vivant de l’agriculture un certain nombre d’outils pour plus d’autonomie. « Une formation avec les équipes de Canaan Land et des ingénieurs agronomes est donnée aux femmes agricultrices. Elles ont accès à une sécurité́ sociale, à des semences et engrais organiques, au microcrédit, à un marché́ pour leurs récoltes. Canaan Land se charge de racheter certaines récoltes pour les commercialiser au juste prix », explique-t-elle.
Âgée de 42 et mère de 3 enfants, elle totalise 18 années d’expérience, après voir co-fondé en juillet 2010 Quick Cash, une fintech spécialisée dans la conception de services financiers numériques dans les zones rurales. Elle a géré Zénith Finance, la structure chargée du développement et de l'animation des sous-agences Western Union, entre 2003 et 2009. Tous ces postes, elle les doit à la brillante formation qu’elle a reçue, entre autres à Stanford University (États-Unis) en entrepreneuriat et innovation, après une maitrise en droit des affaires de l’université de Ouagadougou, au Burkina Faso, entre 1994 et 1999.
Difficultés Malgré les difficultés rencontrées, comme que l’accès au financement et au marché, et fonctionnant sur fonds propres, Canaan Land ne cache pas son ambition de former 1 million de femmes en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Libéria. Pour l’heure, elle en a touché 100.
Marie-Brigitte KOMONDI