La Banque africaine de développement (BAD) tiendra une élection en août prochain et, à en croire certaines sources proches de l’institution, celle-ci s’oriente vers un vote formel à bulletins secrets pour le renouvellement du mandat du Président Akinwumi Adesina. Mais, pour l’heure, les différents électeurs ne sont pas d’accord sur ce mode du scrutin. Des membres non régionaux militent pour un vote électronique, là où les partisans du Président actuel de la BAD militent plutôt pour un vote physique.
De sources proches de l’institution africaine, l’option du vote formel par bulletins secrets et voie électronique est défendue par la majorité des actionnaires, notamment des membres non régionaux (États-Unis, Japon et France en particulier). Arrivé en 2015 et crédité d’une augmentation de capital record en 2019, le Président de la BAD a vu son bilan secoué par un rapport particulièrement documenté de cadres internes. Un rapport qui met mal à l’aise le Président Adesina, le soupçonnant de favoritisme depuis son élection à la tête de l’institution. Ce dernier s’est attaché les services du cabinet new-yorkais Elie Whitney Debevoise pour défendre ses droits. Selon nos informations, l’ambiance est particulièrement tendue entre la présidence, le comité d’audit, dirigé par l’Américain Steven Dowd, et le comité d’éthique, dirigé par le Japonais Takuji Yano, un homme discret qui a la lourde tâche de rendre publique une enquête fort attendue sur les révélations contenues dans le document des lanceurs d’alerte.
Yvann AFDAL