La Côte d’Ivoire possède plus de 250 inventions, qui pourraient permettre de créer des emplois si elles étaient exploitées. Malheureusement, pour l’heure, toutes demeurent à un niveau artisanal.
Une application permettant de stopper net un véhicule qui vient d’être braqué, juste en verrouillant les portières à partir d’un smartphone. Un système pour conditionner du jus de bissap ou de gingembre pour être vendu en grande surface. Ces deux innovations, tout comme celles présentées par une brochette de 14 autres in- venteurs, n’ont pas manqué de piquer l’intérêt des chefs d’entreprises présents, lors de la célébration de la 17ème Journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle, le 13 septembre.
Soutien limité
Combien sont-ils ceux qui, après cette cérémonie, vont investir pour exploiter industriellement ces innovations ? Personne ne saurait le dire. Pierre-Djibril Coulibaly, la soixantaine, président de la Fédération des inventeurs et innovateurs de Côte d’Ivoire (FEDINCI), en donne la raison: « Chez nous, il n’y a pas encore de loi pour la valorisation de l’innovation technologique. Ailleurs, quand il y a un appel d’offres pour un marché, on donne leur chance aux produits créés par des nationaux ». Par ailleurs, ajoute Coulibaly, « pour l’instant, toutes les inventions ivoiriennes en cours d’exploitation se trouvent à un niveau artisanal. Ce sont les inventeurs euxmêmes, qui tentent de donner vie à leurs produits ». Cette situation, la FEDINCI, riche de ses 250 détenteurs de brevets déposés auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), n’a eu de cesse de la déplorer depuis sa création en 2013. Surtout que « la subvention annuelle de 10 millions de francs CFA qui lui est octroyée, est une goutte d’eau par rapport à celle de la structure homologue burkinabè, qui atteint 250 millions», révèle Pierre-Djibril Coulibaly. « Si la Côte d’Ivoire, deuxième plus grand déposant de brevets dans le système OAPI se trouve au bas de l’échelle de l’indice mondial de l’innovation, c’est tout simplement, parce que les résultats de nos inventeurs ne sont pas valorisés », déplore le président de la FEDINCI.
Benoît Tanoh