Les producteurs ivoiriens de bananes ont repris du poil de la bête. Finies les heures sombres, après les inondations de 2014 qui avaient détruit le quart de la production nationale. Le cap est désormais mis sur 2020, avec pour objectif d’atteindre les 500 000 tonnes.
Avec la « Grande naine», à la chair parfumée et fondante, la Côte d’Ivoire, premier exportateur africain, repart à la conquête de l’Union européenne, son principal débouché, vers lequel étaient écoulées plus de 200 000 tonnes en 2015… En attendant de viser de nouveaux marchés dans la sousrégion, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, expliquait le directeur général de la Société d’étude et de développement de culture bananière (SCB), Olivier Biberson, qui compte pour 70% de la production nationale.. Pour atteindre cet objectif, la filière banane a amorcé un plan de relance en vue de doubler sa production actuelle, en chute de 25% après les inondations de la saison 2014, pour atteindre 500 000 tonnes d’ici 2020. Pour y arriver, l’État et les professionnels du secteur tentent de développer la production de banane, jusque là localisée dans le sud, dans les régions du nord. Par exemple, un projet qui prévoit un investissement de 4,9 milliards de francs CFA a été lancé en 2014, dans le département de Niakarama- dougou, une région savanicole, en bordure du fleuve Bandama. Celui-ci est mis en œuvre par l’Organisation des producteurs-exportateurs de bananes, d’ananas, de mangues et autres fruits d’exportation de Côte d’Ivoire (OBAMCI), avec un financement de l’Union européenne à hauteur de 3,6 milliards de francs CFA, pour transformer les petits planteurs en producteurs performants. La première phase du projet a commencé sur un ensemble de plantations d’une superficie totale de 25 hectares, avant l’extension prévue sur une superficie de 500 hectares, le tout pour une production qui doit à terme atteindre 21 000 tonnes de bananes.
Des atouts majeurs
À en croire Commodafrica.com, un site d’informations et d’analyses sur l’agriculture ouest-africaine, la filière de la banane ivoirienne dispose d’atouts majeurs pour atteindre ses objectifs. Tout d’abord au plan quantitatif, la production ivoirienne pourrait connaître une progression formidable ces prochaines années, avec l’augmentation des volumes sur les plantations traditionnelles, les nouveaux blocs villageois et l’arrivée récente d’investisseurs assurés d’un quasi doublement de la production d’ici cinq ans. Deuxième facteur, le financement européen qui permettra aux planteurs locaux de se voir accorder une deuxième chance dans le cadre du projet de l’Organisation centrale des producteurs exportateurs d’ananas et bananes (OCAB). Dernier atout, évoqué par les producteurs ivoiriens eux-mêmes, la Côte d’Ivoire est le pays exportateur de banane le plus proche de l’Europe.
Benoît TANOH