Les poupées Barbie à la peau blanche et à la chevelure blonde et lisse ont longtemps bercé l’enfance des jeunes filles africaines, Ivoiriennes en particulier. Le manque de diversité dans les rayons jouets a donné une idée de génie à Sara Coulibaly, qui a décidé de changer les choses.
Titulaire d’un diplôme en intelligence économique et entrepreneuriat de l’Université de Cergy-Pontoise (France), Sara Coulibaly a l’âme d’une entrepreneure. Pour son coup d’essai, elle a mis sur pied une marque de chaussures, Miry, qui a connu un franc succès. Un évènement heureux va changer le cours des choses. Quand elle tombe enceinte de sa première fille, en France, Sara se met en quête d’une poupée au teint noir. Elle sillonne les rayons jouets de plusieurs magasins en vain. Sa frustration va faire naître un projet novateur. Dès son retour en Côte d’Ivoire, elle décide de confectionner des poupées aux teints noir et métissé auxquelles les jeunes abidjanaises pourront s’identifier. Ainsi nait en 2015 Naïmadolls, du prénom de sa fille.
Persévérance Lorsqu’elle les met sur le marché, les Naïmadolls ont du mal à se faire accepter à cause de certains clichés. Sara Coulibaly ne baisse pas les bras et, à force de persévérance, finit par convaincre les distributeurs locaux et la clientèle. Elle propose des poupées de tous types (mannequins, grandes et moyennes). Avec le e-commerce, la jeune entreprise se construit une forte notoriété et rêve grand. Sara Coulibaly décide de diversifier ses activités et crée la Naya Holding, qui regroupe Kalao, une gamme de jouets grand public, Naïma édition, des jouets et livrets éducatifs axés sur la transmission des valeurs africaines et Naïmadolls. Ces jouets sont disponibles dans les supermarchés d’Abidjan, dans d’autres pays africains, à travers un réseau d’ambassadrices, et très bientôt en France, avec des prix abordables et la possibilité de se faire livrer. Sara Coulibaly souhaite construire une usine de jouets à Abidjan et devenir le premier fournisseur au plan national. Elle se prépare aussi à aller à l’assaut du marché mondial, demandeur de diversité et de changement.
Anthony NIAMKE