Dans deux semaines, les producteurs de cacao seront situés sur le prix bord champ pour la campagne 2020 - 2021. Situation électorale oblige, les prix devraient connaitre une hausse qui pourrait atteindre 21% du prix actuel.
Les producteurs de cacao de Côte d’Ivoire peuvent déjà se frotter les mains. De source proche du Conseil du café - cacao (CCC), il est prévu une augmentation du prix garanti de plus de 21 %. Il passera ainsi de 825 francs CFA le kilogramme bord champ à 1 000 FCFA pour la campagne 2020 - 2021.
Amélioration L’information fait suite aux propos du Président Alassane Ouattara en visite officielle dans la zone cacaoyère du Moronou, au centre-est du pays, lors de laquelle il soulignait « nous allons annoncer le 1er octobre de très bonnes nouvelles concernant le cacao ». Le Président, candidat à sa réélection, devrait annoncer lui-même l’augmentation du prix bord champ lors d’une intervention à Yamoussoukro, à deux semaines de l’ouverture de la campagne présidentielle. Étant donné le rapprochement des filières ivoiro-ghanéennes depuis un peu plus de deux ans, nul ne doute que le Ghana (le prix actuel est de 8 240 cedis) devrait annoncer une augmentation de prix équivalente. Les deux pays avaient déjà augmenté le prix garanti aux planteurs en 2019 – 2020, par rapport 2018 – 19, où ils étaient de 750 FCFA et de 7 600 cedis. En juin 2019, la Côte d’Ivoire et la Ghana ont fixé un prix plancher à l'export de 2 600 dollars la tonne et la création d’un différentiel de revenu vital de 400 dollars par tonne, effectif sur la prochaine campagne, qui démarrera début octobre. La filière cacao a été secouée début 2020 par l’épineuse question du travail des enfants. Un bras de fer s’était ainsi engagé entre le premier producteur mondial de la fève et des députés américains. La Côte d’Ivoire et le Ghana ont toujours défendu la thèse selon laquelle les paysans n’emploient pas d’enfants dans les différents champs ou encore que la notion de travail des enfants n’a pas la même approche sur les continents africain, européen et américain. Certains observateurs estiment que la question du travail des enfants a été brandie afin de « casser le couple ivoiro-ghanéen ».
Yvann AFDAL