Elle n’était pas sur la liste des sociétés à privatiser. Mais pour la survie de la filière coton, l’État en a décidé autrement. Le comité de privatisation vacéder 90% des parts de la CIDT à un investisseur privé.
L'appel d’offre pour la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (CIDT) avait été lancé les 24 et 25 octobre dernier. Une semaine après, trois concurrents ont été retenus. Il s’agit de la Compagnie ivoirienne de coton (COIC), Seco-Olam et de l’Union industrielle de textile Côte d’Ivoire (UTEXI-CI). La Société de développement de coton (SODECO), dont Patrice Talon, le président du Bénin, est le principal actionnaire, fait partie des recalés. Selon le comité national de privatisation, elle n’a pas pu transmettre son offre financière dans les délais requis, alors que, la société Ivoire Coton, leader du marché, n’a pu postuler, car hors délais.
COIC en pôle position
La concurrence est donc ou- verte, avec un léger avantage pour la COIC, qui a proposé 5 milliards de francs CFA pour la reprise de 90% de la CIDT, tout en présentant un dossier technique jugé satisfaisant. Elle est suivie par Seco-Olam, qui a mis sur la table 2,3 milliards et défendu une offre technique également jugée satisfaisante. Le troisième prétendant UTEXICI, a certes proposé 8 milliards, mais n’a pas satisfait aux conditions de l’appel d’offres, apprend-on. Bien que son offre soit la plus Journal d’Abidjan - l’Hebdo élevée, elle part donc défavorisée par rapport aux deux premières, qui activent leurs réseaux afin de remporter l’appel d’offres. Le résultat devrait être annoncé avant la fin novembre. Mais au vu des propositions faites par la COIC, il est fort probable que cette société rafle la mise. Elle devra alors s’atteler à apurer une dette de 15 milliards de francs CFA que la CIDT doit à Afreximbank. La production de coton ivoirien a atteint 310 000 tonnes lors de la campagne 2015-2016, soit une chute de 30%. Quant à la CIDT, elle produit environ 10% de la production nationale, qui place la Côte d’Ivoire au 3ème rang des producteurs de coton graine en Afrique subsaharienne, derrière le Mali et le Burkina Faso.
Ouakaltio OUATTARA