Du 2 octobre 2017 au 7 mai 2018, la Côte d’Ivoire a enregistré quatre augmentations des prix du litre du carburant à la pompe. Au plus bas niveau en 2014 (45 dollars / le baril), les cours du pétrole connaissent une tendance haussière depuis 2017. Tendance qui devrait se confirmer tout au long de 2018.
Face à la chute des cours mondiaux du pétrole depuis 2012, les stations d’essence de Côte d’Ivoire qui affichaient 782 francs CFA pour le litre de super contre 710 pour le gasoil, ont connu des baisses successives avant de stagner, entre mai 2015 et octobre 2017, à 570 francs CFA. À dater de cette période, l’on est entré dans une tendance haussière, avec des augmentations sensibles du prix à la pompe, mais des prix identiques pour les deux produits depuis 2015. Ce qui fait grincer des dents les consommateurs.
Hausses prévisibles Le 7 mai, comme à son habitude depuis bientôt 4 ans, le Directeur général des hydrocarbures, N’dri Koffi, dans une note, informait que les prix du carburant passeraient de 600 à 610 francs CFA, après une augmentation de 595 à 600 francs CFA le 4 avril. En huit mois, d’octobre 2017 à mai 2018, après 4 augmentations, le prix du carburant est passé de 570 à 610 francs CFA, soit une hausse de 40 francs CFA. Si les transporteurs sont restés sourds aux appels des associations de consommateurs pour faire baisser les prix, ils montrent des signes d’inquiétude quant à une probable répercussion de la tendance haussière sur le transport, et, par ricochet, sur les produits commerciaux. Au plan international, après avoir touché le fond à 45 dollars (environ 25 000 FCFA), le baril du pétrole a presque franchi la barre des 70 dollars (environ 38 500 FCFA) et ne devrait pas en rester là. Avec un resserrement de l’offre mondiale et une demande portée par la reprise économique, 2018 est vue par les experts comme « l’année du réveil du pétrole ». Concernant les tensions géopolitiques qui pourraient orienter les cours dans les mois à venir, l’on évoque le Kurdistan irakien, le conflit sur l'accord nucléaire iranien et le Venezuela, au bord de la faillite. Tous ces éléments ne sont pas de bon augure pour les consommateurs ivoiriens, qui subissent de plein fouet les augmentations. Les regards sont désormais tournés vers les transporteurs, principaux maillons de la chaine.
Fatoumata DOUMBIA